Derrière le conflit télévisé se cache davantage

Le cÅ“ur du club ou l’entreprise qui joue au football ?

Un débat sur le leitmotiv du FC Bayern a éclaté. Les cinq hommes les plus puissants sont au centre de l’attention. Julian Buhl rapporte de Munich.

Le FC Bayern Munich semble redevenir le FC Hollywood, comme il était souvent appelé dans le passé. Ces derniers jours, semaines et mois, le club offre plusieurs histoires dignes d’un film avec de nouvelles tournures surprenantes et spectaculaires.

Le dernier chapitre en date implique Oliver Kahn, président du conseil d’administration, et Lothar Matthäus, qui joue le double rôle d’expert télévisé sur Sky et d’ambassadeur de la marque du club. Les deux anciens coéquipiers du Bayern se sont disputés devant les caméras avant le match au sommet contre le Borussia Dortmund, que le Bayern a remporté 4-2. Cette dispute a culminé lorsque Matthäus a accusé Kahn de mensonge lors de la mi-temps sur Fanafoot.

La dispute à la télévision concerne beaucoup plus

Au cÅ“ur de cette dispute, il y a beaucoup plus en jeu. En effet, Matthäus a critiqué les circonstances douteuses entourant la libération de Julian Nagelsmann. « Le ‘Mia san mia’ est parfois piétiné », a écrit l’ancien capitaine du Bayern dans sa chronique pour Sky. Il met ainsi en doute les fondements mêmes sur lesquels le club s’est construit. Ce n’est pas pour rien que cette devise officieuse du club figure sur les cols des maillots des joueurs.

La question qui se pose est de savoir dans quelle mesure ce leitmotiv du club est réellement respecté. Ou bien l’idée de la « famille du Bayern », comme les responsables du club la qualifient depuis des décennies, est-elle en train de s’effriter sous la nouvelle direction de Kahn ? Fanafoot explique le rôle des cinq hommes les plus puissants du FC Bayern en ce moment.

Oliver Kahn : Après un an d’intégration, le jeune homme de 53 ans a succédé à Karl-Heinz Rummenigge à la présidence du conseil d’administration à l’été 2021. Rummenigge s’est retiré quelques mois plus tôt que prévu avec le changement d’entraîneur de Hansi Flick à Nagelsmann et a transféré les affaires à Kahn.

Lorsque l’ancien gardien de but de classe mondiale est revenu au club, il a rendu visite à tous les départements du club. Une question qu’il posait à chaque employé qu’il rencontrait était : « Que signifie ‘Mia san mia’ pour vous ? » Kahn s’est montré beaucoup moins passionné lors de sa première année en tant que patron du Bayern que lorsqu’il était sur le terrain en tant que gardien de but légendaire. Selon certaines sources, cette retenue a dérangé certains membres du club – en particulier Uli Hoeneß – qui s’attendaient à ce qu’il soit beaucoup plus présent en tant que chef de club en public.

Au cours de la première saison de Nagelsmann, la situation a fait que l’entraîneur a dû jouer le rôle de porte-parole pour de nombreuses questions importantes, comme une épidémie de Corona dans l’équipe après la pause de Noël. Nagelsmann était quelque chose comme le ministre des Affaires étrangères du club à l’époque. Une erreur de leadership dans le système du Bayern que Kahn a admis lors de la conférence de presse sur le changement d’entraîneur. Cette saison, il est beaucoup plus présent en public et s’explique davantage. Cependant, on dit de son style de leadership qu’il est plutôt froid. Certains considèrent qu’il dirige le club davantage comme une entreprise de football plutôt qu’un club de cÅ“ur.

Hasan Salihamidzic : En 2017, l’homme de 46 ans est passé d’ambassadeur de la marque à directeur sportif du Bayern. Trois ans plus tard, il a été promu directeur sportif et dirige maintenant l’activité opérationnelle du club en tandem avec Kahn. Il est toujours surnommé « Brazzo », mais il est passé du « garçon », ce que signifie son surnom bosniaque, à un véritable patron.

Younès
Younès
Depuis mon enfance, le football a toujours été une de mes passions. J'adorais regarder les matchs de mon équipe favorite et passer du temps sur le terrain avec mes amis.