MILAN – Il y a ceux qui changent peu, voire jamais, et il y a ceux qui, comme Stefano Pioli, sont constamment en mouvement avec parfois des idées peut-être même trop innovantes qui lui ont souvent valu des critiques – en particulier de la part d’une partie des supporters sur les réseaux sociaux qui auraient même souhaité le changer le jour du titre de champion… – mais qui, au final, comme en témoigne le 4-2-4 de la dernière demi-heure à Marassi, l’ont ramené seul en tête du classement après plus de 500 jours. Le courage de ses idées tactiques a payé et après une défaite nette dans le derby, il a su tourner la page, changer d’effectif et parfois de schéma de jeu pour trouver les bonnes options pour relancer l’équipe et donner une continuité à un projet, nouveau, lancé cet été.
Pioli, qu’il plaise ou non, surtout depuis qu’il est devenu entraîneur du Milan, a montré un aspect de sa personnalité qui n’avait pas réussi à émerger auparavant. L’entraîneur des deux dernières années à la Fiorentina ou celui qui a rapidement passé par l’Inter était considéré comme un normalisateur. Au Milan, il a su se transformer, progresser. L’évolution de l’entraîneur émilien de 2020 à aujourd’hui a été constante. Certes, il n’a pas toujours obtenu de résultats, il suffit de penser aux objectifs échappés l’année dernière après le titre de champion, mais Pioli – qui en est à 198 matchs sur le banc des Rossoneri – ne s’est pas arrêté, il a avancé, il a cherché, toujours avec des nouveautés, à surmonter les différents moments de crise.
Les mots de Pioli
Comme il l’a rappelé lui-même lors d’une récente interview pour « Il Nuovo Calcio », il est en perpétuelle évolution : « Certes, il y a eu une évolution dans ma manière de proposer le football et cela découle de la passion avec laquelle j’aborde chaque jour le terrain, de la curiosité qui me pousse à me mettre à jour, à voir beaucoup de choses. Cela fait vingt ans que j’entraîne des équipes de haut niveau – a expliqué Pioli – et si je pense à la façon dont nous travaillions alors avec mon staff… Il y a eu des changements à tous les niveaux, sur les aspects techniques et tactiques, sur la préparation physique, sur la communication, sur la relation avec les joueurs ». Comme indiqué précédemment, après la défaite contre l’Inter, le Milan ne s’est pas effondré. Il a encaissé les coups, mais comme Rocky, il ne s’est pas laissé abattre et a réagi progressivement.
Les intuitions de Pioli
En changeant également de visage après quatre matchs où Pioli avait insisté avec la même composition d’équipe au milieu de terrain, avec les nouveautés Loftus-Cheek (box-to-box) et Reijnders (un peu métronome, un peu meneur) et les latéraux sur le terrain aux côtés de Krunic en tant que milieux ajoutés. Par exemple, la victoire contre Vérone, laborieuse, est arrivée avec un schéma en 3-4-3 : sans les titulaires habituels en tant que latéraux, Pioli a inventé Musah en cinquième de droite et a remporté une victoire fondamentale pour le moral et le classement. Le milieu de terrain américain est l’un des symboles du nouveau Milan transformiste car il a été utilisé par Pioli comme ailier, comme meneur de jeu et comme regista, là où l’entraîneur a perdu Krunic, relançant toutefois Adli. Le Français, objet mystérieux pendant treize mois, a été façonné en milieu de terrain central cet été et lors des derniers matches, il a apporté sa contribution. Tout comme les différents attaquants arrivés cet été qui ont permis à Pioli de dépasser Giroud et Leao, en faisant tourner les pièces, en alignant des tridents différents avec Pulisic et Okafor déjà décisifs (voir Cagliari et Lazio), en attendant que la magie opère pour Chukwueze et que Jovic retrouve une brillante condition.
Regardez la vidéo : Milan « transforme » Giroud en gardien sur son site.
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