Né et façonné au coeur de la Provence, dans la ville de Gardanne, Bernard Pardo se lance dans le football professionnel avec un physique de santon, certes, mais un coeur énorme, un mental en acier et un troisième poumon.
La fiche de Bernard Pardo
Parcours en clubs :
1978 – 1979 | US Boulogne sur mer | |
1979 – 1980 | Lille OSC | |
1980 – 1985 | Stade Brestois | |
1985 – 1986 | AS Saint Etienne | |
1986 – 1989 | Sporting Toulon | |
1989 – 1990 | Girondins de Bordeaux | |
1990 – 1991 | Olympique de Marseille | |
1991 – 1992 | Paris Saint Germain | |
1992 – 1993 | Sans club | |
1993 – 1994 | Sporting Toulon |
Palmarès de Bernard Pardo
- Champion de France 1991 (OM)
- Finaliste Coupe de France 1991 (OM)
- Finaliste Coupe des Clubs Champions 1991 (OM)
- 13 sélections en équipe nationale
Biographie Bernard Pardo
Sa carrière en club
Né et façonné au coeur de la Provence, dans la ville de Gardanne, Bernard Pardo se lance dans le football professionnel avec un physique de santon, certes, mais un coeur énorme, un mental en acier et un troisième poumon. Car pour jouer plus de 15 ans au plus haut niveau, avec plus de 350 matches en ligue 1 au compteur, en ajoutant les sélections internationales et les matches de coupe d’Europe, il faut avoir d’emblée un sacré physique.
Formé de manière relativement inexpliquée à Boulogne-sur-mer, c’est à 80 kilomètres de là, au Lille OSC, que Bernardo débute sa carrière. Avait-il déjà, à 18 ans, envie fuir le sud de la France, gangréné par la mafia provençale ?
Mais le Grand Nord, qui l’a rendu dur au mal, ne le sied que moyennement. Lille est à l’époque (déjà ?) un club sans envergure et Bernard ne joue pas. Malgré ses 19 ans, il sait qu’il peut prétendre à autre chose et signe en 1980 à Brest, alors ambitieux club de Division 2. Pardo participe à la remontée du club et enchaîne les saisons pleines de promesses. Brest était, il faut dire, à l’époque, LE choix de carrière intelligent. Bernard passe en Armorique ses plus douces années de footballeur, loin de l’agitation de sa fin de carrière. Il y côtoiera Joël Henry, le grand Drago Vabec, buteur prolifique, et son futur poto du milieu de terrain Vincent Guérin.
Mais, las des saisons entre la ligne de flottaison et le ventre mou, dans un club où les stars s’appelaient Jean-Luc Le Magueresse (le père de la chanteuse Nolwenn Leroy) et Gérard Buscher, Pardo se casse. Direction le Forez et Saint-Etienne, que Brest avait pourtant fait descendre en fin de saison précédente.
Malgré une sale blessure à l’intersaison qui le prive d’une quinzaine de matches, Bernard fait une très bonne deuxième partie de saison sous les ordres de Kasperscak. De l’avis des supporters verts, il contribue d’ailleurs grandement à la remontée. C’est à cette époque sa carrière prend une autre tournure.
Lui, le vaillant et endurant joueur DE milieu va devenir un joueur DU milieu. Car signer au Sporting Toulon en 1986 est un vrai choix, un de celui que l’on doit assumer. Bernard va y côtoyer du lourd : le tout jeune David Ginola, le déjà costaud Bernard Casoni, le fantasque Pascal Olmeta, le pré-retraité de 24 ans Laurent Paganelli et d’autres joueurs méridionaux aux noms qui sentent le pastis. Le tout, bien entendu sous les ordres de Rolland Courbis, qui vient de prendre sa retraite de joueur. Le club nage à l’époque en plein marasme. Caisse noire, fausses factures, les pertes s’accumulent. Fin 1989 les rats quittent le navire, le club est rétrogradé. Mais Bernard tissera des liens très forts avec ses amis varois…
A 29 ans, Bernard, dans le jeu, n’a plus sa réputation à faire, cheveux au vents il enchaîne alors les piges dans les grands clubs français. Bordeaux d’abord, où il flambe. Puis un marchand de tapis le fait venir à Marseille l’année suivante dans sa quête du graal européen. Il jouera la finale de Bari, de triste mémoire, avant de partir à Paris finir sa carrière. On entend ci-et-là que c’est sa dépendance à la poudre blanche et ses liens très douteux avec la mafia marseillaise qui l’ont fait quitter la Canebière pour rejoindre le PSG. Un exil forcé, il sert vaguement de monnaie d’échange dans le transfert de Jocelyn Angloma à l’OM. Il ne laissera d’ailleurs aucun souvenir marquant au Camps des Loges, disputant 6 matches disséminés durant toute la saison.
A 32 ans Bernard est de plus en plus cramé et achève sa carrière là où elle n’aurait jamais dû s’arrêter un jour : au Sporting de Toulon, englué en National. Après une très belle carrière, Bernard tombe en rade et raccroche, rattrapé par ses démons.
Que devient Bernard Pardo ?
Sa fin de carrière et le début de sa reconversion sont couverts d’une épaisse fumée, dans laquelle on peut distinguer au loin des arrières salles de casino, des voitures rouges, des pépés, de la poudre blanche, des chaînes en or qui brille… Une mythologie entoure ces 10 années nébuleuses.
- Fin 1993 il se fait coffrer aux Baumettes puis à Luynes pour participation active à un vaste trafic de cocaïne. Au bout de 6 mois il est libéré sous caution. Sans y voir un quelconque lien de cause à effet, Pardo avait payé de sa poche quelques mois plus tôt la libération de Francis le Belge… Simultanément, il est fortement suspecté avec d’anciens joueurs toulonnais d’être impliqué dans une affaire de matches truqués. Il sera blanchi.
- 1995 : un de ses nombreux partenaires financiers, Christian Claisse, se fait coffrer pour escroquerie et abus de confiance après 3 ans de cavale. Il aurait vendu à Pardo, Pascal Olmeta et Bernard Casoni des faux bons de caisse d’une valeur de 3,5 millions de Francs.
- Décembre 1997, atteint au cœur, foie et pancréas est admis aux urgences de La Timone. Transplantation cardiaque. Les médecins sont par ailleurs contraints de lui éclater les chicos suite à une infection. Un nouveau coeur, des nouvelles dents.
- 1998 : il est poursuivi par le FISC pour arrièrés de paiement à hauteur de 5 millions de francs.
- Aôut 2004 : Bernard Casoni, un ami de longue date, lui offre le poste d’entraîneur adjoint de l’équipe d’Arménie. L’expérience sera de courte durée.
- Fin 2004 : Bernard, rangé des voitures, reprend le bar de la Poste à Gardanne.
Bernard lâchera un jour : J’ai eu 13 sélections chez les Bleus, j’habite dans le département 13, mon père est né un 13… comme pour mettre sur le compte du destin tous les malheurs qui se sont succédés à la fin de sa carrière…
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