Solide milieu défensif, hargneux et combattif, Laurent Fournier reste dans les mémoires pour ses tacles rageurs en milieu de terrain, son regard halluciné de bouilleur d’enfant lors des interviews à la mi-temps des matchs mais surtout pour l’affaire du fax perdu de 1997…
Sa fiche
- Poste : Milieu
- Date de naissance : 14 septembre 1964
- 3 sélections en équipe nationale
Ses clubs
- 1980 – 1988 : Olympique Lyonnais
- 1988 – 1990 : AS Saint Etienne
- 1990 – 1991 : Olympique de Marseille
- 1991 – 1994 : Paris Saint Germain
- 1994 – 1995 : Girondins de Bordeaux
- 1995 – 1998 : Paris Saint Germain
- 1998 – Oct 1998 : SC Bastia
Son palmarès
- 1983 : Champion d’Europe Junior 1983 avec l’équipe de France Juniors.
- 1991 : Champion de France, Finaliste de la Coupe de France et Finaliste de la Coupe d’Europe des Champions (OM).
- 1993 : Vainqueur de la Coupe de France (PSG)
- 1994 : Champion de France D1 (PSG).
- 1996 : Vainqueur de la Coupe des Coupes (PSG).
- 1997 : Finaliste de la Coupe des Coupes (PSG)
- 1998 : Vainqueur de la Coupe de France et vainqueur de la Coupe de la Ligue (PSG)
Sa biographie
Natif de Lyon, Laurent Fournier fait ses classes à Villeurbanne avant d’intégrer l’OL en 1979. Immédiatement, il se montre bien au dessus du lot, tant est si bien qu’à 16 ans à peine il est déjà intégré au groupe pro et débute même en première division. Par la suite, il sera régulièrement appelé avec le groupe pro. Bon c’est vrai qu’au début des années 80, l’OL est un club de seconde zone. Taulier de l’équipe de France junior, il est champion d’Europe en 83, puis devient un des patrons chez les espoirs. Milieu défensif très combattif et fougueux, il saisit l’opportunité de la descente en D2 pour s’imposer définitivement dans l’entre-jeu rhodanien. Buteur régulier (entre 3 et4 buts par an), il est un des grands espoirs du club et du foot français. Après 4 ans en D2, lassé de manquer la montée chaque année, il quitte le club en 1988 et rejoint l’ennemi intime.
En quête d’un grand club, Lolo signe à St Etienne. Il y découvre la pression, puisque les verts, 4ème du précédent exercice, aspirent à reverdir leur légende. C’est l’époque Patrice Garande et Philippe Tibeuf avec des Mohammed Chaouch, et quelques internationaux espoirs comme Thierry Gros. L’équipe reste néanmoins assez moyenne et loin de retrouver l’Europe, les verts terminent péniblement 14ème. La saison suivante sera du même tonneau avec une piteuse 15ème place. Malgré cela, Lolo Fournier jouit d’une bonne cote auprès des dirigeants. Son jeu généreux est très apprécié et l’OM ‘engage à l’été 90.
Laurent fournier ne passera qu’une saison à Marseille mais quelle saison. Pas toujours titulaire, en raison d’une concurrence exacerbée (Bruno Germain et Bernard Pardo notamment), il sera sacré champion de France, disputera une finale de Coupe de France (perdue contre Monaco 1-0, but de Gérald Passi), mais surtout sera de la finale de la Coupe d’Europe des clubs champions, contre l’étoile Rouge de Belgrade (perdue également). Il aura été des grandes heures de l’OM, avec ce fameux quart de final de C1 contre le grand Milan AC. A l’intersaison, il est échangé, en compagnie de Bruno Germain et Bernard Pardo, contre Jocelyn Angloma et c’est comme ça que Lolo débarque au PSG.
Malgré sa provenance phocéenne, il est immédiatement accepté par le public. Sa hargne et son sens du devoir en font un joueur très populaire. Aboyeur sur le terrain, il se complète bien avec le taiseux Paul Le Guen, capitaine des rouge et bleu. Alors au fait de sa gloire, il est même appelé à 3 reprises en équipe de France, mais finalement ne compostera pas son billet pour l’Euro 92 (le quota de parisien devait être épuisé). Le PSG attendra 1994 et la chute de l’OM pour enfin être sacré champion de France, avec une très belle équipe (David Ginola, Georges Weah, Raï…). L’année d’avant le club de la capitale avait tout de même gagné la Coupe de France contre Nantes. Artur Jorge, l’entraineur portugais, est un adepte du double rideau, c’est-à-dire 2 lignes de 4 défenseurs, un n°10 et un avant-centre (pour caricaturer). Du coup ca tourne pas mal cette année là au milieu du terrain et Lolo joue un peu moins. A l’issue de la saison, il est prêté un an aux Girondins de Bordeaux, où il se refait une santé morale. De retour à Paris, il s’impose dans l’équipe de Luis Fernandez. Il manquera de justesse le titre de champion de France mais surtout dispute une nouvelle finale européenne, contre le Rapid de Vienne, en C2. La victoire est au bout, sur un coup franc lointain de Bruno N’Gotty, qui trompe Konsel, le gardien autrichien. De nouveau finaliste de la C2 la saison suivante, le PSG s’incline cette fois contre le Barca de Ronaldo (le vrai pas la danseuse portugaise), sur un pénalty, provoqué par … Bruno N’Gotty ! Alors que la fin de carrière approche, Lolo réalise un nouveau doublé Coupe de La Ligue -Coupe de France en 1998, histoire d’allonger un peu plus un palmarès déjà bien fourni. Cette saison 97-98 reste dans les mémoires pour l’affaire du fax. Lors du tour préliminaire de Ligue des Champions, le PSG affronte le Steaua Bucarest. Battu 3-2 au match aller, le PSG est sanctionné d’une défaite 3-0 sur tapis vert car Laurent Fournier, alors suspendu avait été aligné par Ricardo. « A l’époque, je prenais beaucoup de cartons, se souvient-il. Je ne les comptabilisais pas. J’avais totalement oublié qu’après avoir été exclu en Super Coupe contre la Juventus en janvier j’avais été averti en finale de la Coupe des Coupes en mai contre Barcelone, et que je ne pouvais pas jouer contre le Steaua. Je ne me suis pas considéré comme coupable, mais, comme toute l’équipe, j’ai pris un énorme coup de massue sur la tête. Mais le groupe s’est aussitôt remobilisé. C’est exactement ce qu’il fallait. ». Claude Le Roy, alors directeur sportif remobilise l’équipe, bien secondé par le capitaine Raï « Nous sommes la risée de l’Europe, annonce à l’époque Claude Le Roy, le directeur sportif une énième fois dépassé par les événements, à ses joueurs. Il ne vous reste qu’à relever l’impossible défi de vous qualifier. » Au match retour, le PSG étrille les roumains 5-0 (il y avait 4-0 au bout d’une demi-heure de jeu). L’affaire OM-VA n’était pas très loin et tout le monde se pose un peu des questions sur ce matchs tant les bucarestois avaient été apathiques, mais bon… Lolo se souvient de ce match « J’ai suivi ce match retour dans les tribunes des commentateurs radio en haut du Parc. J’étais certain que nous allions renverser la situation, mais j’ai rarement ressenti un tel bonheur. Mes partenaires ont été formidables. »
Il quitte alors le PSG pour rejoindre Bastia. Très vite, il se blesse te joue très peu… les corses, en difficultés en championnat tentent alors un électrochoc en proposant à Laurent Fournier la place de coach. Celui-ci accepte et précipite ainsi sa reconversion… A l’heure du bilan, après presque 20 ans au plus haut niveau, Laurent Fournier n’aura connu que des grands clubs ou presque et à chaque fois sera tombé dans la période de grâce. Doté d’un palmarès impressionnant, il n’aura jamais la reconnaissance qu’il méritait vraiment, au regard de son incroyable carrière…
Que devient-il ?
Nommé entraineur de Bastia en cours de saison, l’expérience tourne vite au cauchemar. Il débute sur le banc en octobre 98 et 6 mois plus tard, il est viré. Trop tôt, manque d’expérience, situation de crise… cet échec lui aura beaucoup appris.
Il disparait de la circulation et on le retrouve 3 ans plus tard directeur technique du club de Pacy puis entraineur. Il rejoint alors le PSG comme entraineur de la réserve, où il passe 2 bonnes années. En février 2005, Vahid Halilhodzic est viré et il est nommé entraineur pour sauver la saison et surtout assurer le maintien. Il parvient à pacifier le vestiaire mais surtout redonner confiance aux joueurs, qui font une 2ème partie de saison assez correcte. Lorsque Francis Graille est remplacé par Pierre Blayau à la tête du PSG, ce dernier souhaite recruter un coach en adéquation avec le recrutement clinquant mené par Jean-Michel Moutier (Vikash Dhorasoo, Bonaventure Kalou, David Rozenhal…). Soutenu par ses joueurs et fort de résultats satisfaisant, Lolo est conservé à la tête de l’équipe première. 4 mois plus tard, Blayau se fait plaisir et vire son entraineur au mois de décembre. Après un début de saison plutôt bon, le PSG s’effondre au mois de novembre ; dégagé sans ménagement, Fournier est remplacé par Guy Lacombe, qui ne parviendra jamais vraiment à s’imposer à Paris, malgré une Coupe de France en 2006. Cet épisode laisse le pauvre Laurent Fournier très amer : « Je ne comprendrai jamais la décision. Je pense que c’est politique, certaines personnes ne m’ont pas tout dit… Je ne pense pas qu’un seul type avec Canal Plus au dessus (ndlr : Pierre Blayau) puisse me virer comme ça. Après, il y a sûrement des faux-culs qui me disent que ce n’est pas de leur faute. Donc c’était une grosse déception parce qu’on ne m’a pas laissé finir mon travail. ». Il mettra du temps à s’en remettre.
Il tente de se relancer dans une opération maintien à Nîmes, mais ne dure que 2 mois (d’octobre à décembre 2007).
Il décide alors d’organiser des stages de foot, comme ses illustres prédécesseurs (Disier Six, Bernard Bosquier…)
Aujourd’hui, il est l’entraineur de Créteil, en National, qu’il a pris en main à l’été 2009. L’objectif non assumé est la montée.. « Au départ, on voulait juste être le plus près des grosses pointures comme Amiens, Troyes, Reims, Croix-de-Savoie et Cannes, qui ont un budget deux à trois fois supérieur au nôtre. On veut les titiller et, pour l’instant, ça passe. Mais même si notre effectif est de qualité, il manque clairement en quantité, surtout quand l’hiver va arriver avec les blessures et les suspensions. On ne m’a rien imposé. Ça me va de rester dans un rôle d’outsider pour ne pas se mettre de pression. Plusieurs équipes ont davantage d’expérience mais je pense qu’on peut rivaliser. Il ne faut pas avoir peur mais restons humbles.» Rendez-vous en fin de saison.
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