Yvon DOUIS

yvon_douis-joueur-footAttaquant ou milieu offensif, Yvon Douis a connu une carrière exceptionnelle, entamée au LOSC à la grande époque du début des années 50. Grand espoir français, il fera un bref passage au Havre avant de rejoindre Monaco, avec qui il connaîtra les joies d’un doublé historique en 1963. Sélectionné à 20 reprises, il participera à la Coupe du Monde 1958 et à l’Euro 1960, mais souffrira beaucoup de la concurrence de Kopa.

  • Sa fiche

  • Poste : Attaquant
  • Date de naissance : 16 Mai 1935
  • 20 sélections en équipe nationale

Ses clubs

  • 1953 – 1959 : Lille OSC
  • 1959 – 1961 : Le Havre AC
  • 1961 – 1967 : AS Monaco
  • 1967 – 1970 : AS Cannes

Son palmares

  • 1954 : Champion de France, finaliste de la Coupe Charles Drago (Lille)
  • 1955 : Vainqueur de la Coupe de France (Lille)
  • 1956 : Finaliste de la Coupe Charles Drago (Lille)
  • 1958 : 3ème de la Coupe du monde (France)
  • 1963 : Champion de France, Vainqueur de la Coupe de France (Monaco)

Sa biographie

Natif de Normandie, Yvon Douis rejoint à 18 ans le LOSC, alors en pleine gloire. Malgré son jeune âge, le jeune normand s’impose dans l’effectif au poste d’inter, sorte de milieu offensif de l’époque et forme avec Bernard Lefevre une formidable paire de meneur de jeu. Pourvoyeur principal des attaquants (André Strappe, Jean-Paul Desrousseau et Jean Vincent), Yvon va contribuer au titre de champion que glane le LOSC. Cette saison là, les lillois remportent également la Coupe Charles Drago. Ce titre va marquer le début de la fin. Lille, qui a remporté son titre sur la défense, avec seulement 22 buts encaissés, ce qui pour l’époque est un exploit, va vaciller. La fin de saison 54-55 est calamiteuse et les lillois passent en 2 mois de la 7ème place à la 16ème. Barragistes, ils sauvent leur tête dans l’élite contre Rennes. En fait, les lillois ont tout misé sur la Coupe, qu’ils remportent contre Bordeaux 5-2. Yvon plante un doublé, sans doute un de ses meilleurs souvenirs : « Je marque le deuxième et le troisième but, les deux en l’espace de quatre minutes. Quelque part, j’ai un peu tué le match. Au bout d’une demi-heure, nous menions déjà 4 à 0. Sur le premier, on m’adresse une balle du milieu de terrain et j’arrive à prendre mon défenseur de vitesse en partant dans son dos. Il faut dire l’époque du système de jeu en WM, le marquage n’était qu’individuel. Je me présente face au gardien, le dribble et marque dans le but vide. Trois minutes plus tard, pour ma seconde réalisation, je me retrouve seul aux dix-huit mètres après un une-deux. Je tire en force dans le coin droit et ça fait 3 à 0 pour le LOSC. » Cette victoire est donc une victoire à la Pyrrhus. LA saison suivante, Lille termine de nouveau 16ème mais cette fois perd son barrage contre Valenciennes et descend en D2, 2 ans après avoir remporté le titre. Comme un symbole, la Coupe de France a cédé sa place à la Coupe Charles Drago, où Lille perd en finale. Yvon Douis reste dans le Nord pour faire remonter le club, ce qu’il réussira tant bien que mal (Lille, ogre de la D2, ne finit que 3ème). Le retour parmi l’élite se passe assez bien, avec une 6ème place. Yvon Douis accomplit sa meilleure saison, avec 13 pions.

Appelé en bleu dès le mois de décembre, pour un match amical à Wembley, il boit le bouillon comme le reste de l’équipe. « C’était une grande joie d’être retenu en Equipe de France. J’évoluais dans les rangs lillois et j’avais été convoqué pour occuper le poste d’avant-centre. Je retrouvais en attaque le capitaine Roger Piantoni et Jean Vincent. Notre gardien Claude Abbès avait effectué une belle partie, mais il avait été blessé assez rapidement durant cette rencontre, si bien que cela nous avait beaucoup handicapés pour la suite de la rencontre. Nous nous étions inclinés 4-0. Pour cette première sélection (comme René Domingo, Richard Tylinski et Bruno Bollini), je n’avais été que moyennement satisfait de ma prestation.. Il sera retenu pour participer à la Coupe du monde 1958. Derrière son coéquipier Jean Vincent, il ne joue pas, sauf pour le dernier match, conter l’Allemagne où il est aligné. La France obtient une inespérée 3ème place. Yvon va ensuite s’installer en bleu et participer à la Campagne de qualification pour l’Euro 1960. Cela débouchera sur une demi-finale perdue contre la Yougoslavie, qu’Yvon manque. Il sera aligné dans le match pour la 3ème place, perdue contre la Tchécoslovaquie à Marseille. Par la suite, ses apparitions sous la tunique bleue seront plus épisodiques, en raison d’une concurrence assez féroce en attaque. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir été régulier, quel que soit le club où il était.

En effet, après l’embellie de 1958 Lille replonge et termine la saison 58-59 à la 18ème place. « Après le titre de champion en 1955, ça s’est dégradé petit à petit. Comme le club avait besoin d’argent, j’ai été transféré au Havre. D’autres joueurs ont suivi. C’était la fin du grand Losc. ». Avec son coéquipier André Strappe, il rejoint Le Havre qui monte en D2 et qui a remporté la Coupe de France. Ces deux-là vont maintenir à bout de pied le club normand en D1. Yvon Douis fera même une saison à 17 buts !!

Il rejoint Monaco, champion de France en 1961, accompagné de Georges Taberner. Sa première saison est assez difficile du fait d’une blessure et de la concurrence de Szkudlapski Théo. Il va s’imposer petit à petit et remporter un formidable doublé Coupe-championnat en 1963. Monaco perd son titre la saison suivante au dépend du promu stéphanois. Comme Lille, Yvon Douis sera le témoin privilégié du déclin monégasque. Les pertes d’Henri Biancheri et Georges Thomas déséquilibrent l’équipe qui va végéter dans le ventre mou. Si le normand reste assez prolifique, avec une petite dizaine de but par saison. Cette perte de vitesse en club, ainsi que de nombreuses blessures en fin de carrière lui coutera sa place en sélection et il manquera la Coupe du monde 1966, son plus grand regret..

En 1967, après une saison un peu ratée (3 buts seulement), Yvon quitte le Rocher et rejoint Cannes en D2. Constamment blessé, sa première saison est un calvaire. Cannes manque d’ailleurs de descendre. Son retour fera plus plus grand bien mais les joueurs de la Croisette ne joueront pas pour autant la montée. En 1969, après 16 ans de professionnalisme, Yvon Douis range définitivement les crampons. Ciao l’artiste.

Que devient-il ?

Après sa carrière, Yvon Douis a quitté le monde du football mais est resté sur la côté, sans doute pas pressé de retrouver le climat du nord ou de sa Normandie natale.

Aujourd’hui il est à la retraite et est vice-Président du Cavigal de Nice.

Mise en jour en 2014