Roger PIANTONI

roger piantoni equipe franceFormidable ailier gauche, Roger Piantoni aurait pu ne jamais passer pro. Révélé à Nancy, c’est à Reims qu’il écrira les plus belles pages de sa carrière avant de finir à Nice, tranquillement. Entre-temps, bien sûr, la formidable épopée suédoise avec une 3ème place inespérée lors de la Coupe du monde 1958, une carrière bien remplie pour un immense joueur.

Sa fiche

  • Poste : Attaquant
  • Date de naissance : 26 décembre 1931
  • 37 sélections en équipe nationale

Ses clubs

  • 1950 – 1957 : FC Nancy
  • 1957 – 1964 : Stade de Reims
  • 1964 – 1966 : OGC Nice

Son palmares

  • 1953 : Finaliste de la Coupe de France (Nancy)
  • 1958 : Champion de France, Vainqueur de la Coupe de France (Reims)
  • 1958 : 3ème de la Coupe du monde (France)
  • 1959 ;: Finaliste de la Coupe d’Europe des clubs champions (Reims)
  • 1960 : Champion de France (Reims)
  • 1962 : Champion de France (Reims)
  • 1965 : Champion de France de D2 (Nice)

Sa biographie

Originaire d’Etain dans la Meuse, Roger Piantoni se fait repérer alors qu’il évolue au FC Pennes, en compagnie de Thadée Cisowki. Il passe une sélection pour intégrer l’équipe de France junior, mais est recalé pour insuffisance respiratoire… Le genre de problème qui n’effraient pas les dirigeants nancéens qui signent le jeune homme en 1950 (20 ans plus tard, ils recruteront Michel Platini, qui avait été recalé du FC Metz pour les mêmes raisons).

Les débuts en Lorraine

Pour sa première saison, alors qu’il n’a que 19 ans, Roger Piantoni réussit l’exploit de terminer meilleur buteur du championnat, avec 28 buts !! Pour son premier match il s’offre un doublé contre Lens et un quintuplé contre le Havre pour le compte de la 28ème journée. C’est d’autant plus méritoire que le FC Nancy n’est pas une grosse équipe et lutte pour le maintien. En coupe le club se hisse jusqu’en demi-finale. Avec son compère Léon Deladérière, l’attaque nancéenne marche bien, mai sil n’y a que ça. En 1953, les lorrains atteignent al finale de la Coupe de France mais doivent s’incliner face à Lille. Devenu international à Nancy dès 1952, Roger Piantoni est bien trop seul dans cette équipe pour espérer autre chose que le ventre mou. Toujours régulier, il va porter le club sur ses épaules pendant 7 ans, inscrivant au total 92 buts !! L’histoire se terminera assez logiquement par une descente en 1957. A force de jouer avec le feu…
La gloire au Stade de Reims

Les plus grands clubs hexagonaux font alors les yeux de Chimène au lorrain, qui choisit le Stade de Reims, où évoluent pas mal de ses coéquipiers de l’équipe de France. Ainsi, à son arrivée en 1957, il reforme avec Jean Vincent et Just Fontaine l’attaque des bleus. Reims écrase tout sur son passage, survole le championnat et enlève également la Coupe de France. C’est la consécration. Après la parenthèse enchantée de la Coupe du monde suédoise, Roger va de nouveau faire une saison pleine avec 20 buts. Si Reims ne parvient pas à conserver son titre, en revanche le club champenois atteint la finale de la Coupe d’Europe des clubs champions. Face au Real, les rémois passent complètement à côté et perdent logiquement 2-0… Reims sera de nouveau sacré champion en 1960, grâce à une attaque démentiel (109 buts marqués !!), mais blessé, Roger manquera l’Euro. Lors de la saison 1960-1961, Reims abandonnera son titre à Monaco après la grave blessure de Just Fontaine (double fracture tibia-péroné qui précipitera la fin de sa carrière). A partir de 1961, Roger va subir les conséquences d’une blessure au genou contracté lors d’un match France-Bulgarie en 1959. Mal rétablit, il va enchainer les périodes d’indisponibilité, se faisant opérer plusieurs fois. Après un titre de champion arraché en 1962 à la différence de but (il marquera 16 pour 18 matchs joués) , Roger et le Stade de Reims coulent en silence, avec une relégation surprise en 1964.

La préretraite à Nice

Il quitte donc Reims et rejoint Nice en compagnie de Bruno Rodzik. Après moult opérations, il retrouve enfin ses sensations et réalise une saison pleine avec 14 buts, terminant meilleur buteur du club. Nice remporte alors le championnat de D2. De retour parmi l’élite, Roger commence bien sa saison, mais sa blessure au genou se réveille.. il préfère arrêter là-dessus à 34 ans.

10 ans en équipe de France

Roger Piantoni fait ses débuts en bleu dès 1952. Pour un match amical à Dublin au cours duquel il égalise. Appelé régulièrement en bleu, il participe à la campagne de qualification pour la coupe du monde 1954, mais rate le tournoi en Suisse. En effet, il se blesse 2 mois avant la compétition et n’est pas prêt pour y participer. Peut-être qu’avec lui, la France aurait passé le premier tour…

Par la suite il participe activement aux matchs de prestige que disputent les bleus entre 1954 et 1956 puis à la campagne de qualification pour le Mondial de 1958 qui se déroule en Suède. La France part là-bas assez tôt pour se préparer, ce qui fait ricaner la presse « Premiers partis, premiers rentrés » glosent les journaux. Pourtant le potentiel est là « Cela faisait quelques années qu’on avait pratiquement toujours la même équipe de France. Depuis 1952-53, avec des interruptions comme la mienne en 1954, c’était la même formation. La base de l’équipe de France de 58 jouait déjà ensemble depuis quelques années. D’après notre préparation physique et morale qu’on a fait en Suède, on sentait qu’il y avait quelque chose dans cette équipe. Dans les matchs de préparation, il y avait eu de bons résultats, comme battre l’Angleterre, battre l’Espagne chez elle, faire nul contre la grande équipe de Hongrie. Tout ça prouvait qu’il y avait un potentiel dans cette équipe. La seule interrogation, c’était les Paraguayens. Nous ne les connaissions pas. Un point d’interrogation qu’on avait raison de se poser puisqu’on était mené à la mi-temps face à eux (3-2). Mais par la suite, on ne doutait plus du tout de nous…Contre le Paraguay, notre deuxième mi-temps avait été probante. Marquer cinq buts en une période montrait qu’il y avait du répondant technique et moral. »

Titulaire indiscutable, il joue les 5 matchs de la France, laissant sa place pour la rencontre face à l’Allemagne. Les bleus se sortent donc d’un premier tour abordable, dans une poule avec la Yougoslavie, le Paraguay et l’Ecosse. En quart de finale, ils terrassent l’Irlande du nord 4-0. « on a profité du fait qu’ils ont joué un match de plus : ils avaient de la fatigue supplémentaire. On a en a profité au maximum. ». Roger marque le dernier but français sur un service de Raymond Kopa. Face au Brésil en demi, la France va tenir jusqu’à la 26ème minute et la blessure de Robert Jonquet. Pas de remplacement à l’époque, et à 10, les tricolores s’inclinent 5-2. Roger marque le 2ème but français en fin de match. « Nous savions que nous allions avoir un match très difficile à fournir. Mais nous avions abordé ce match malgré tout dans de bonnes conditions. La preuve, c’est que Just Fontaine a égalisé. A ce moment-là, vous savez que les Sud-américains quand ils commencent à sentir une certaine résistance – d’autant que c’était le premier but qu’ils encaissaient dans cette Coupe du Monde – ils deviennent un peu méchants, vindicatifs, agressifs dans le mauvais sens du terme. La preuve, c’est que la blessure de Vava sur Jonquet était volontaire. Il n’a peut-être pas voulu lui casser la jambe mais le geste qu’il a fait est un geste anormal sur un terrain de football. »

Sa carrière internationale va basculer le 11 octobre 1959, lors d’un match amical contre la Bulgarie. Roger se fait agresser par Nicola Kovatchev qui lui casse le genou. Il ne s’en remettra jamais vraiment. Trop court pour disputer l’Euro 1960, alors qu’il avait été prépondérant dans les premiers tours, il jouera par la suite quelques matchs amicaux puis des matchs de qualif pour la Coupe du monde 1962. Il dispute son dernier match contre la Finlande, contre laquelle il inscrit un but sur coup franc, son dernier.

Que devient-il ?

Après sa carrière, Roger Piantoni s’en va à Carpentras où il est entraineur-joueur pendant 4 ans. Il continue donc à taper dans le ballon pour le plaisir.

A partir de juillet 1970, il siège au conseil fédéral de la FFF et restera en poste jusqu’en 1988. En parallèle, il commentera des matchs à la télé pendant plusieurs années, sur Antenne 2, avec Michel Drucker puis Bernard Père.

Depuis, il coule une retraite bien méritée.


Roulion
Fiche mise en jour en 2013