Taribo West

Solide défenseur nigérian, Taribo West est un des nombreux diamant brut, faconné par Guy Roux. Après Auxerre, il brille quelques temps à l’Inter avant de se perdre complètement et sillonner le monde pour finir en Iran. Restent dans les mémoires ses jaillissement, ses coupes de cheveux improbables et son mysticisme légendaire pour ce nigérian aux 44 sélections et 2 Coupes du monde.


Sommaire


La fiche de Taribo

Poste : Défenseur

Date de naissance : 26 mars 1974

Pays : Nigeria

– 44 sélections en équipe nationale du Nigeria

 


Parcours en clubs :

1991 – 1992 Sharks FC
1992 – 1993 Julius Berger FC
1993 – 1997 AJ Auxerre
1997 – 1999 Inter Milan
1999 – 2000 Milan AC
2000 – 2001 Derby County
2001 – 2002 FC Kaiserslautern
2002 – 2004 Partizan Belgrade
2004 – 2005 Al-Arabi SC
2005 – 2006 Plymouth Argyle FC
2006 – 2007 Julius Berger FC
2007 – 2008 Paykan Qazvin FC

Palmarès de West

  • 1996 : Champion de France, vainqueur de la Coupe de France (Auxerre)
  • 1996 : Médaille d’or aux JO d’Atlanta (Nigeria)
  • 1998 : Vainqueur de la Coupe UEFA (Inter Milan)
  • 2000 : Finaliste de la CAN (Nigeria)

Biographie de Taribo West

Taribo West est né en 1974 à Port Harcourt au Nigéria. Il passe son enfance dans un gang de Lagos (« Area Boys ») à voler pour survivre. A la mort d’un de ses amis, il décide de sortir de la délinquance et commence le foot, aux Sharks FC d’Abord, puis à Julius Berger. C’est là que Guy Roux va le chercher en 1993.

Au premier entrainement, le sorcier bourguignon raconte « Un agent en qui j’avais confiance me dit ‘’J’ai un phénomène, mais il est pas très adroit’’ Premier entrainement,, il attrape tout le monde, les mecs se plaignent, celui-là, il faut plus le ramener. Deuxième entrainement, il me montre Prunier et me dit ‘’c’est lui votre titulaire ? Parce que je suis trois fois meilleur’’ ». Sa première saison, celle de la victoire ne Coupe de France, Taribo la passe en réserve à faire des sprints dans la rue. A partir de 1994, il intègre peu à peu le groupe pro et ses compères de défense, les Silvestre, Verlaat, Mahé découvrent phénomène : « Avant chaque match, il éteignait la lumière, il réunissait l’équipe autour de lui, il se mettait au milieu avec une bougie dans la main et il priait dans sa langue natale, puis en anglais et il finissait en criant ‘’Nous sommes tous des auxerrois’’ » se remémore Guy Roux. Taribo prend de plus en plus d’importance et participera amplement à la bonne quatrième place en championnat de 1995, ainsi qu’à l’aventure européenne en Coupe des Coupes qui se terminea en quarts de finale contre Arsenal. La saison suivante sera la consécration de Taribo et de l’AJ Auxerre avec un invraisemblable doublé Coupe-championnat. Cette année là, au côté de Laurent Blanc, West fait des prestations de haut vol Auxerre arrache le titre grâce à la meilleure défense du championnat : le nigérian rentre à tout jamais dans l’histoire du club. Malgré le départ de Blanc, Cocard et Martins, Auxerre fait une bonne ligue des Champions, avec 2 victoires de prestiges en poule, chez les Glasgow Rangers et chez l’Ajax Amsterdam. Les Auxerrois tombent avec les honneurs en quarts contre le Borussia Dortmund, futur vainqueur, avec les regrets éternels du but injustement refusé à Lilian Laslandes.

Après ses saisons auxerroises, Taribo est convoité par les grosses écuries européennes et finalement il choisit l’Italie et l’Inter Milan. Pour son premier exercice italien, il dispute 23 matchs mais surtout avec les Youri Djorkaeff, Benoît Cauet et Ronaldo, Taribo sera l’un des grands artisans de l’obtention de la coupe UEFA 98, remportée au Parc des Princes contre la Lazio de Nedved et Nesta (3-0). Après une saison honorable, Taribo se brouille avec son entraineur et quitte l’Inter en 1999, pour aller … au Milan AC. Chez les rossnerri, il ne s’impose pas du tout et passe la saison sur le banc. De ses années italiennes, Taribo dira plus tard : « Je ne pourrais plus jouer dans ce genre de clubs. Ce sont des grandes équipes mais elles peuvent vous détruire. Vous vieillissez avant l’âge. En Italie c’est football tous les jours, du lundi au dimanche. C’est une grande industrie et ils veulent que vous donniez le meilleur de vous-même chaque semaine. C’était plutôt sois bon ou on te descend. »

C’est le début de la fin. Il part se relancer en Angleterre, dans le modeste club de Derby County. Taribo retrouve l’envie de jouer et petit à petit ainsi que son niveau. Conscient de ses qualités, il préfère partir en quête d’un gros club en fin d’exercice. Le gros bras, c’est Kaiserslautern, entrainé par Brehme et avec son ancien coéquipier Djorkaeff en guest star. Le nigérian fantasque avec ses perles dans les cheveux, ne plait finalement pas beaucoup à l’ancien champion du monde allemand. A partir de là, West décide d’en profiter pour voir du pays. Il fait une saison au Partizan Belgrade, pour la Ligue des champions, mais ne joue pas beaucoup. Après un passage au Qatar, il rentre en Europe en 2005, au Plymouth Argyle en seconde division anglaise. Carbonisé, le nigérian ne joue pas. Il rentre au Nigéria en 2006 puis part à la découverte du championnat iranien en 2007 ! Il ne reste que 3 mois chez les mollahs.

En Février 2008, Taribo déclare avoir signé un contrat avec Xérez CD, en D2 espagnole, mais trois jours plus tard le président du club dément catégoriquement. Taribo met alors un terme à sa carrière, laissant un arrière-gout d’inachevé.

Sélection :

Avec la sélection nigérianne, Taribo remporte la médaille d’Or Olympique en 1996 à Atlanta. Avec les Wilson Oruma, Jay-Jay Okocha, Viktor Ikpéba, West et le Nigéria ont battu en finale l’Argentine de Marcelo Gallardo.

Il participe ensuite à la Coupe du monde 1998. Les super Eagles confirment leur forme en se sortant d’un groupe relevé, avec le Paraguay, l’Espagne et la Bulgarie. En huitièmes, il sont font malheureusement étriller par le Danemark (4-2).

Pour la CAN 2000 qui est organisée par le Ghana et le Nigéria, Taribo et ses compères iront jusqu’en finale mais la perdront aux tirs aux buts contre le Cameroun de Patrick M’Boma et Rigobert Song. Lors de la CAN suivante, en 2002), le Nigéria de West perd en demi-finales contre le Sénégal d’Aliou Cissé mais termineront troisième en battant le Mali d’Adama Coulibaly pour la finale des perdants des demi-finales. La dernière compétition internationale de West avec le Nigéria se déroulera en Corée du Sud et au Japon pour la coupe du monde 2002, avec une élimination au premier tour, dans le groupe de la mort (Argentine, Suède et Angleterre).

Que devient-il ?

Depuis que Taribo a raccroché les crampons, il partage son temps entre œuvres caritatives et évangélisme. « Je profite pleinement de la vie loin du terrain, raconte-t-il. Je fais des affaires avec des associés du monde entier. Je gère aussi des biens immobiliers qui, pour la plupart, m’appartiennent. » À Milan, il possède son église, appelée « Abri dans la tempête ». « C’est un refuge pour les âmes égarées. Je crois que Dieu offre un refuge à tous ceux qui souffrent. Quelle que soit votre situation, Dieu a la solution, il vous suffit de vous rapprocher de lui. ».

C’est que le nigérian est intarissable sur le sujet : « Je crois que Dieu m’a mené aux quatre coins du monde afin que je constate la diversité de l’existence, que je prenne conscience de sa bonté et de sa gloire. Je le remercie pour sa bienveillance et pour la faveur qu’il m’a accordée. Un homme naît pour accomplir un destin tracé par Dieu. La grandeur ne vient pas de ce qui est connu mais elle émane de son inspiration, de l’énergie qu’il vous donne, de sa force de vie »


Roulion
Fiche mise en jour en 2013