Maurice Lafont

Défenseur emblématique de Nîmes durant les années 50, Maurice Lafont fut le capitaine des crocos à de nombreuses reprises. Joueur français de l’année en 1958, années où Nîmes fait le doublé de la loose (2ème en championnat, finaliste de la Coupe de France), il est logiquement retenu pour participer à la Coupe du monde 1958.

En Bref

13 septembre 1927

Défenseur

Saison Club Nb matchs Nb buts
1949 – 1950
Nîmes Olympique
2 0
1950 – 1951
Nîmes Olympique
6 3
1951 – 1952
Grenoble Foot 38
19 0
1952 – 1953
Nîmes Olympique
30 2
1953 – 1954
Nîmes Olympique
32 3
1954 – 1955
Nîmes Olympique
32 0
1955 – 1956
Nîmes Olympique
31 0
1956 – 1957
Nîmes Olympique
28 0
1957 – 1958
Nîmes Olympique
34 2
1958 – 1959
Nîmes Olympique
37 1
1959 – dec 1959
Sporting Toulon
14 0
jan 1960 – 1960
Montpellier HSC
14 2
1960 – 1961
Sporting Toulon
23 0

  • 1949 –1951 :



    Nîmes Olympique
     

  • 1951 –
    1952 :



    Grenoble Foot 38
     
  • 1952 –
    1959 :



    Nîmes Olympique
     
  • 1959 –
    dec 1959 :



    Sporting Toulon
     
  • jan 1960 –
    1960 :



    Montpellier HSC
     
  • 1960 –
    1961 :



    Sporting Toulon
     

  • 1950 : Champion de France de D2 (Nîmes)
  • 1956 : Vainqueur de la Coupe Charles Drago (Nîmes)
  • 1958 : Finaliste de la Coupe de France (Nîmes)
  • 4 sélections en équipe nationale

Sa vie, son oeuvre

Sa carrière en club

Originaire dans la région parisienne, Maurice Lafont a pourtant grandi dans le sud, à Nîmes en raison d’un père cheminot. Ce dernier l’inscrit à l’école de foot des cheminots de Nîmes, où Momo va faire ses classes et batifoler en amateur jusqu’à 22 ans. Repéré tardivement, il rejoint le Nîmes Olympique à la fin des années 40. Solide défenseur, il joue assez peu et participe de très loin à la remontée des crocos qui finissent champion de D2 en 1950. S’il ne s’est pas imposé en D2, sa situation ne change pas en D1 et après une nouvelle saison quasi blanche (6 petits matchs), il est prêté à Grenoble pour s’aguerrir.

Sa saison dans l’Isère ne restera pas forcément dans les mémoires : pas toujours titulaire dans une équipe qui joue le ventre mou de la D2, Maurice Lafont a du mal à confirmer les espoirs entrevus. Il revient à Nîmes en 1952 et ne sait pas trop de quoi son avenir sera fait. Dur sur l’homme et meneur d’homme, il va profiter d’un changement tactique, avec une défense à 4 pour trouver une place dans l’axe, associé à Stanislas Golinski. Avec quelques bons joueurs de D1, comme le brésilien Pires Constantino, Joseph Ujlaki, Nîmes tourne plutôt bien. Maurice trouve peu à peu ses marques et s’affirme au fil de la saison comme un élément de valeur. Buteur à ses heures, avec son jeu de tête et sa frappe lourde, il va mener une carrière sans histoires…

Sa situation se décante en même temps que celle du club à partir de la saison 1955-1956. Cette saison là, si Nîmes termine à une modeste 13ème place, pas très loin de la relégation, le club remporte la Coupe Charles Drago contre le LOSC, grand club des années 50 en chute libre. L’arrivée au club d’Hassan Akesbi, qui forme un beau duo avec Bernard Rahis donne un peu de poids à l’attaque. Cette victoire va servir de déclic. Après une saison de transition, qui voit des départs importants, comme le gardien Stéphane Dakowski pour Nantes ou Ginès Liron à Sochaux, Nîmes va vivre une saison 1957-1958 exceptionnelle. Sous la houlette du légendaire Kader Firoud, le club termine 2ème du championnat derrière Reims, après une remontée au classement spectaculaire. En Coupe de France, Nîmes atteint la finale mais s’incline 3-1 contre Reims, champion de France, avec 7 points d’avance sur les crocos.

Capitaine de l’équipe, Maurice Lafont est retenu pour disputer la Coupe du monde 1958. Doublure de Robert Jonquet, il aura le bonheur de participer au match pour la 3ème place, contre l’Allemagne, que la France remporte 6-3. Par la suite, il sera appelé 3 fois en bleu, participant aux 2 matchs éliminatoires de l’Euro 1960 contre la Grèce, mais disparaitra de la sélection. Malgré de bonnes stats sur ses 4 capes, Maurice Lafont reste un bon joueur de club mais n’a pas forcément la dimension internationale.

Avec Nîmes, il va confirmer, avec une nouvelle 2ème place lors de la saison 1958-1959, grâce à un Henri Skiba époustouflant devant (24 pions). Toujours capitaine, Maurice tient la baraque avec ses compères Mustapha Bettache et Robert Venturi, tandis que le jeune Daniel Charles-Alfred frappe à la porte de l’équipe première.

Après 7 ans à Nîmes, Maurice Lafont a envie d’aller voir ailleurs. Ses dirigeants tardent à le prolonger et il part pour Toulon. Le choix est malheureux puisque les toulonnais occupent une triste dernière place, malgré la présence du buteur suédois Egon Jönsson. A la trêve, Maurice prend la poudre d’escampette et rejoint Montpellier, ce qui la fiche un peu mal pour un ancien nîmois. Le club lutte alors pour la montée et à son arrivée, l’objectif principal est encore atteignable. Pourtant, les héraultais s’écroulent en fin de saison et ratent le coche. De retour à Toulon, en D2, Maurice termine tranquillement sa carrière, à lutter pour le maintien en D2.

Que devient-il ?

Un peu en bout de course, Maurice Lafont trouve un point de chute à Châteauroux où son statut d’ex international lui permet d’occuper le poste d’entraineur-joueur, dans une équipe en D3. Il restera 2 saisons dans l’Indre, sans réussir à faire monter le club.

Après un passage à Marcoule, il passe un an au chômage. Vichy pense à lui mais il ne reste qu’une saison en Auvergne, faute de résultat probants. Après une nouvelle année de trou, il fera une dernière saison sur un banc du côté de Cherbourg, en D3.

Sentant que ce métier d’entraineur n’est pas vraiment fait pour lui, il disparaît alors de la circulation. Le 8 avril 2005, on apprend son décès, à l’âge de 77 ans. RIP.