En Bref
- 1998 –2001 :
Olympique de Marseille - 2001 –
2002 :
FC Lorient - 2002 –
jan 2008 :
OGC Nice - jan 2008 –
2008 :
FC Nuremberg - 2008 –
2010 :
Valenciennes Anzin FC - 2010 –
2011 :
Grenoble Foot 38 - 2011 –
2012 :
ES Fréjus
- 1999 : finaliste de la Coupe de l’EUFA (Marseille)
- 2002 : Vainqueur de la Coupe de France, finaliste de la Coupe de la Ligue (Lorient)
- 2006 : finaliste de la Coupe de la Ligue (Nice)
Sa vie, son oeuvre
Enfant de la castellane, comme Zidane, Jacques Abardonado n’a pas d’autres points communs avec le portrait du XXIème siècle. Le gitan aime surtout la musique, comme son frère. Il fait sa formation à Endoume, avant d’intégrer le centre de l’OM assez jeune. Il va gravir les échelons à la force du poignet pour se hisser jusqu’à l’équipe première, traversant le changement d’ère du club (la descente en 1994 et la remontée sous RLD en 1996). Il débute en pro lors de la saison 1998-1999, celle qui voit l’OM finir 2ème du championnat derrière Bordeaux, et finaliste de la Coupe UEFA conter Parme (0-3). Avec des monstres sacrés comme Laurent Blanc ou Cyril Domoraud, Pancho ne joue que 2 matchs. Heureusement pour lui, des errances de recrutement de Rolland Courbis, avec les Eduardo Berizzo, Jean-Pierre Cyprien, Eric Decroix, lui permettent de se faire une petite place en défense. Lui, l’enfant du pays donne tout pour son club, qui dégringole au classement pour se maintenir piteusement lors de la dernière journée. Un soir de victoire 4-1 face au PSG en février, il plante un de ses rares but, son meilleur souvenir « Marquer contre Paris, en plus au Vélodrome, devant ma famille, c’était extraordinaire. Le lendemain, je vais faire mes courses à Plan de Campagne (à Marseille), je remplis le chariot, j’arrive à la caisse et le gars me reconnait et me dit : ‘Je ne vais pas te faire payer, t’as marqué contre Paris !’ J’ai passé le chariot entier de courses ! »A une époque où à chaque période de mercato, l’OM achète et vend 2 équipes, il fait déjà presque figure d’ancien pour la saison 2000-2001. Il a gardé ses cheveux longs, malgré les injonctions de ses entraineurs « Oui, c’était Monsieur Francini (éducateur de l’équipe réserve de l’OM) qui m’avait dit de le faire, car les arbitres me reconnaissaient trop vite quand je mettais un coup. À chaque fois ils m’alignaient ! Mais comme je n’ai pas voulu me les couper, j’ai dû faire une queue de cheval et la mettre sous le maillot avec du strap. ». Mais, s’il est combattif et volontaire, Pancho reste un besogneux aux pieds carrés. Il n’arrive pas à s’imposer dans son club de cœur, d’autant plus qu’avec le retour de Tapie, il est plus ou moins poussé vers la sortie. Officiellement, il est prêté à Lorient pour progresser « ‘Pancho, il faut que tu progresses, tu as 21 ans, il faut que tu joues, ça serait dommage de gâcher une carrière en restant sur le banc ou en CFA » ; En fait, c’est une histoire de changement d’agent qui a un peu précipité la chose. Pancho voulait s’en séparer alors que celui-ci devient un homme fort du club « «Il me l’a fait payer, affirme Pancho. J’ai refusé ses propositions : Galatasaray et le Servette. J’avais 22 ans, je me voyais rester à vie à l’OM et signer un contrat de 12 ans comme Luccin. Quand j’ai vu que c’était fini, j’ai demandé à rester en France et je suis parti à Lorient». »
Il débarque donc la tête dans le sac dans le Morbihan, mais Jean-Claude Darcheville va le prendre sous son aile « «Ah le gros, je l’adore. Darch’, Grégorini et Samy Traoré, mes trois amis du foot, je me tuerais pour eux». Pancho inaugure le partenariat entre l’OM et Lorient, qui envoie également Richard Martini chez le promu breton. Regonflé à bloc, Pancho mettra à profit son prêt pour gagner du temps de jeu. Cette saison-là, Lorient est relégué mais atteint la finale dans les 2 coupes. Si l’ex-marseillais ne joue pas celle gagné contre Bastia en Coupe de France, il est de la déroute en Coupe de la ligue contre Bordeaux (3-0).
De retour de prêt, il n’est toujours pas désiré à Marseille et s’engage donc à Nice. Sous les ordres de Gernot Rohr, les azuréens font un débit de saison exemplaire, et seront même leader jusqu’à la mi-janvier avant de sombrer. Pancho est dans uen équipe qui lui ressemble, avec des mecs revanchards, des soutiers du foot (José Cobos, Eric Roy, Kaba Diawara, Romain Pitau…) Titulaire indiscutable dans l’axe, Pancho va tenir la défense des aiglons pendant 6 saison et demi. Les niçois sont globalement assez irréguliers, capable de belles choses, comme une finale de coupe de la Ligue en 2006, perdue contre Nancy, mais également de lutter pour la relégation, s’accrochant à la 17ème place comme une moule à son rocher. Toujours accessible, sympa, combattif, le cœur sur la main, Pancho est le capitaine emblématique de ces années-là et s’inscrit dans le patrimoine niçois. Certes, il n’avait pas le niveau de ses illustres prédécesseurs, les Gonzales, Katalinski, Curbelo. A partir de 2007, il perd sa place au profit de Cédric Kanté et demande à partir au mercato. Ce sera direction l’Allemagne et le FC Nuremberg. Mais l’expérience est de courte durée. Le club est relégué en fin de saison, en dépit des 11 buts du champion d’Europe Angelos Charisteas et le français ne s’est pas complètement imposé.
Il revient en France, du côté de Valenciennes, dans un bienvenue chez les ch’tit avant l’heure « On vient à reculons. Mais on est bien accueilli et la chaleur humaine des gens fait le reste ». A l’origine de son arrivée, le malaise cardiaque de David Sommeil, ce que Pancho a d’ailleurs assez mal vécu, avec sa sensibilité exacerbée. « J’avais à cœur de quitter l’Allemagne. Quand David Sommeil a fait son malaise cardiaque (en août 2008), je ne voulais pas entendre parler de VA parce que je ne voulais pas prendre la place d’une personne tombée malade. Le président Decourrière m’a appelé directement, il m’a fait venir à Valenciennes, on a parlé. Il me disait : On ne parle pas d’un blessé là, mais de quelqu’un entre la vie et la mort. Je me rappelle m’être levé de table, et être parti en pleurant. Finalement, c’est Antoine Kombouaré qui a fini par me convaincre. Et j’ai signé. » Mais à 30 ans passé, l’aventure nordiste ne tourne pas comem prévu. L’entraineur Antoine Kombouaré (une sorte d’Abardonado version kanak), lui préfère la doublette Rafael Schmitz – Milan Bisevac pour occuper la charnière et Pancho est plus là comme un animateur de vestiaire et un grand-frère qu’un titulaire en puissance. Il vit à Lille et a du mal à se fondre dans le trip valenciennois L’arrivée de Philippe Montanier sur le banc en 2009 ne change rien à sa situation mais il la vit un peu mieux depuis qu’il a emménagé sur valenciennes.
Arrivé en fin de contrat, il tente le pari grenoblois, en L2. Il pouvait partir en Grèce, mais la maladie de son père l’a retenu en France. Mauvaise pioche, car les isérois dégringolent en National, eux qui évoluaient en D1 2 saisons auparavant.la fin de carrière est tristounette pour Abardonado qui termine sa course à Fréjus, assez tranquillement en national
Aujourd’hui Pancho Abardonado est revenu sur Marseille et il officie comme consultant sur OM TV, en attendant mieux, comme un poste au centre de formation de l’OM « Je sors d’un quartier difficile de Marseille, j’ai vu pas mal de jeunes jouer au foot avec des qualités extraordinaires, mais qui n’ont pas pu aller plus loin, car ils ont dévié ailleurs. Quand je vois une jeunesse qui se perd un peu, j’aimerais – pas à moi tout seul, car je n’y arriverais pas et ça serait prétentieux de ma part – les récupérer et les former pour qu’ils puissent porter le maillot de Marseille. Mais j’aurais du mal à en mettre sur le banc, moi je ferais jouer tout le monde ! Ça veut dire que je ne suis pas prêt pour entrainer, mais avec le temps, ça viendra. ». Un doux rêveur en fait….