Eric Edwige

Joueur emblématique du SCO Angers durant les années 7, Eric Edwige symbolise l’âge d’or du club. Tour à tour, ailier, avant-centre ou milieu, c’était un sorte de 9 et demi, très technique te très vif. Après 11 ans au SCO et 324 matchs (le 2me joueur le plus capé du club), il terminera sa carrière à Montpellier puis Béziers, dans les affres des divisions inférieures.

En Bref

28 mai 1945


Attaquant

Saison Club Nb matchs Nb buts
1966 – 1967
Angers SCO
8 1
1967 – 1968
Angers SCO
12 12
1968 – 1969
Angers SCO
26 8
1969 – 1970
Angers SCO
23 7
1970 – 1971
Angers SCO
38 9
1971 – 1972
Angers SCO
37 13
1972 – 1973
Angers SCO
37 18
1973 – 1974
Angers SCO
38 2
1974 – 1975
Angers SCO
36 4
1975 – 1976
Angers SCO
32 5
1976 – 1977
Angers SCO
34 5
1977 – 1978
Montpellier HSC
34 8
1978 – 1979
AS Béziers
31 5
1979 – 1980
AS Béziers
32 5
1980 – 1981
AS Béziers
19 1

  • 1966 –1977 :



    Angers SCO
     

  • 1977 –
    1978 :



    Montpellier HSC
     
  • 1978 –
    1981 :



    AS Béziers
     

  • 1969 : Champion de France de D2 (Angers)
  • 1976 : Champion de France de D2 (Angers)

Sa vie, son oeuvre

Sa carrière en club

Natif de Cayenne, en Guyane, Eric Edwige débarque en métropole à Mutzig, en Alsace où il fait ses gammes footballistiques et découvre la rigueur du climat. Après quelques années, il est repéré par le SCO Angers et arrive en Anjou en 1966. Joueur vif et technique, il est d’abord utilisé comme ailier droit, poste qu’il n’affectionne guère. Ses débuts son corrects mais sans plus et il joue essentiellement des bouts de matchs, dans une équipe qui termine 3ème, le meilleur classement jamais atteint par le SCO en D1. En fait, il faut attendre la relégation en D2 pour qu’il s’affirme réellement. Ainsi la saison 68/69 marque le début de son explosion avec 12 buts en 26 matchs : Eric ne quittera plus le 11. Cette saison là, Angers remporte le titre de champion de D2 et se hisse en demi-finale de Coupe de France. C’est le début de l’âge d’or de l’équipe du Maine, emmené par sa génération dorée : Jean-Marc Guillou, Jean-Pierre Dogliani puis bien sûr l’inénarrable Marc Berdoll. C’est l’année de tous les records, avec 86 points (dont 21 points de bonus : 1 pt pour chaque match avec au moins trois buts marqués), 29 victoires, 7 nuls et 4 défaites, le SCO marque la bagatelle de 128 buts en 40 matchs !

De retour parmi l’élite, le SCO se stabilise sans trop de problème en haut de tableau. Eric qui connaît une première saison délicate à cause de blessures récurrentes, s’impose sans problème dans l’effectif. Ailier le plus souvent, il lui arrive de jouer parfois avant-centre, mais le plus souvent c’est derrière les attaquants qu’il s’affirme le mieux. Véritable 9 et demi, il pâtit ‘un système de jeu en 4-3-3, où les ailiers ont une grande place, qui ne favorise pas son jeu. Malgré tout il garde une certaine efficacité tournant autour de 10 buts par saison. Le SCO parvient même à se qualifier pour la Coupe d’Europe en 1972. En fait Angers est une véritable exception à l’époque. Le club va traverser les années 70 dans le s5 premières places du championnat, grâce à ses joueurs de grand talent et un formidable esprit d’équipe que les départs n’entament pas, comme celui de Dogliani en 1971. Ainis Gérard Ernault écrivait : « Les cigarettes de Guillou, les vestiaires étroits du SCO, la douceur angevine enfin, tout cela s’accordait dans un charme discret d’où le visiteur tirait du ravissement. Le SCO végétait dignement et c’était bien. Le football du pays prenait son grand départ mais le Sporting Club de l’Ouest, demeurait immobile, vieille potiche adorée, merveilleux jalon de l’inconséquence d’hier. On regardait le SCO [qui] était une aubaine. C’est d’abord le joueur Guillou qui emballa son monde par de gais récitals sous l’habit blanc du SCO. Les témoins de l’origine parlent encore de sa virtuosité comme d’un miracle perpétré sous leurs yeux […]. Il s’agissait bien de cirque au stade Jean Bouin, devant des assemblées réduites, puisqu’il semble que le génie s’accommode assez de l’ingratitude. Voilà le dribbleur droit et assis, le ballon au chaud dans l’arc de cercle du mollet, et l’enchaînement fabuleux du mouvement qui commence. […] un Guillou […] toujours capable de sortir de sa cheville un contre-pied fatal, une conduite sinueuse. » Club poétique, et romantique, Angers est bien évidemment trop tendre pour la Coupe d’Europe et se fait balayer par le Dynamo Berlin dès le 1er tour (1-1 Domicile, sur un pénalty de Jacky Lemée 2-1 en Allemagne, but de Guy Lassalette). Ses années là, Eric Edwige est à l’apogée de sa carrière et plante but sur but (13 en 72/73, 18 la saison suivante)

Avec le départ de Jean-Marc Guillou en 1975, Angers perd plus qu’un capitaine, c’est la fin d’une époque, d’autant plus que Bosko Antic, le buteur quitte aussi le club, de même que Pierre Bourdel, le recordman de match joué sous les couleurs angevines Eric Edwige et ses coéquipiers ne parviennent pas à éviter une seconde descente. Immédiatement le SCO remonte en terminant champion, grâce à un Marc Berdoll étincelant. Eric entame a lors sa dernière année à Angers et est gratifié du brassard de capitaine. Définitivement installé en milieu de terrain il est le guide d’une nouvelle génération, mais le talent n’est plus là. Suite à une seconde partie de saison calamiteuse, Angers redescend aussi sec et disparaît à jamais… Eric Edwige, avec 324 matchs reste le 2ème joueur le plus capés de l’histoire du SCO.

Arrivé en fin de carrière, Edwige s’engage à Montpellier en D2, il y vit deux saisons paisibles, profitant du soleil méditerranéen. Il poursuit à un niveau tout à fait correct mettant sa dizaine de but dans la saison. Après 2 saisons dans l’Hérault, il pousse un peu plus vers l’ouest et s’installe Béziers, dont il porte les couleurs durant 3 ans, jusqu’en 1982. Agé alors de 37 ans, le guyanais se décide enfin à raccrocher les crampons, laissant derrière lui le souvenir d’un joueur fantasque et très doué… Il ne lui aura manqué que l’équipe de France en fait.

Que devient-il ?

Eric Edwige est resté quelques temps sur la côté méditerranéenne avant de rentre en Guyane dans les années 90. On retrouve sa trace en 1994 l’ASC Roura où il est entraineur-joueur. L’équipe se hisse même jusqu’en quart de finale de Coupe de Guyane. Il disparait de la circulation ensuite jusqu’en 2007, où il reprend les rennes de l’équipe première de Roura, poste qu’il occupe toujours…