Eric Dewilder

Eric Dewilder, milieu défensif typique des 90’s, aura beaucoup voyagé dans l’hexagone, passant même par Marseille ou encore Bordeaux. Il se sera signalé par un engagement physique toujours à la limite, malgré une technique pas mauvaise tout de même…

En Bref

10 avril 1964


Milieu

Saison Club Nb matchs Nb buts
1984 – 1985
Olympique de Marseille
15 1
1985 – 1986
RC Lens
30 4
1986 – 1987
RC Lens
36 5
1987 – 1988
RC Lens
37 4
1988 – 1989
Girondins de Bordeaux
36 1
1989 – 1990
SM Caen
27 0
1990 – 1991
FC Sochaux
21 0
1991 – 1992
FC Sochaux
24 0
1992 – 1993
FC Sochaux
17 0
1993 – 1994
FC Sochaux
28 1
1994 – 1995
SC Bastia
20 ?
1995 – 1996
Gazélec FCO Ajaccio
? ?
1996 – 1997
RC Paris
? 3
  • 1984 –1985 :



    Olympique de Marseille
     

  • 1985 –
    1988 :



    RC Lens
     
  • 1988 –
    1989 :



    Girondins de Bordeaux
     
  • 1989 –
    1990 :



    SM Caen
     
  • 1990 –
    1994 :



    FC Sochaux
     
  • 1994 –
    1995 :



    SC Bastia
     
  • 1995 –
    1996 :



    Gazélec FCO Ajaccio
     
  • 1996 –
    1997 :



    RC Paris
     

  • Néant

Sa vie, son oeuvre

Sa carrière en club

Eric Dewilder, qui n’est autre que le fils de l’entraîneur Robert Dewilder, est formé au RC Lens, en compagnie des Gaëtan Huard ou autres Philippe Vercruysse. Mais à la différence de ses compères, il est vrai un peu plus âgés que lui, il doit se contenter de l’équipe reserve à l’aube de sa carrière. En trois saisons avec l’effectif professionnel, il ne dispute aucun match avec l’équipe fanion, l’entraîneur préférant lancer Jean-Claude Pagal, qui évoluait dans le même registre. Au courant des mésaventures de son fils, papa le convainc de rejoindre le FC Limoges, en ce temps-là solide formation de D2.

Dans ces conditions il est vrai un peu particulières, il va gratter du temps de jeu sous l’oeil bienveillant du paternel. Mais l’aventure ne durera pas, Eric étant seulement prêté par les sang et or, tandis qu’en même temps son père prend la direction du Stade Brestois, après une année réussie qui verra la famille emmener Limoges à la quatrième place.

Mais ça bouchonne toujours en Artois, et Eric comprend rapidement qu’il vivra une nouvelle saison à cirer le banc, au mieux… Pas décidés à s’en séparer totalement, les dirigeants lensois préfèrent le prêter à nouveau, cette fois en D1, à l’Olympique de Marseille. Sur la Canebière, les supporters sont en effervescence. En effet, leur club favori vient tout juste de remonter dans l’élite grâce à une sympathique bande de minots, les Eric Di Meco, Jean-Charles De Bono ou autre José Anigo… Bien sûr, l’ensemble manque d’expérience, et les Marseillais se sauvent de peu, en compagnie de Strasbourg et Lille. Eric joue une quinzaine de matchs, tout en profitant de la chance qui lui est donnée de jouer à l’OM. Mais les Lensois se rappellent à son bon souvenir, fermement décidés cette fois à lui offrir sa chance au Racing.

A 21 ans, Eric est prêt à défendre haut les couleurs locales, en s’inspirant plus du sang que de l’or… Car le gaillard est costaud et ne s’en laisse pas conter sur le terrain! Promu titulaire dans l’équipe de Joachim Marx, Eric rayonne dans l’entre-jeu lensois. Sa première saison verra le club jouer les premiers rôles en championnat, poursuivant une montée en puissance amorçée deux saisons plus tôt. Pour Eric, c’est le bonheur total puisqu’il dispute 30 matchs avec son club formateur, aux côtés de Jean-Claude Pagal également titulaire. La saison suivante sera plus anonyme, amorçant la fin d’une époque et d’un cycle. Les Vercruysse, Huard et autres Didier Sénac vont quitter le bateau, laissant le frêle esquif aux ordres d’un équipage pas encore assez mature pour assumer: Eric Sikora, Jean-Guy Wallemme, Cyril Magnier. L’arrivée du chat noir Blaz Sliskovic va définitivement faire chavirer le navire lensois qui se retrouvera en D2 en 1989. Mais ce n’est plus le problème d’Eric, ce dernier ayant quitté le club avec ses glorieux compères en 1988, suivant Didier Sénac à Bordeaux.

Chez les Girondins, Eric se payera une saison moyenne, au même titre que son club, anonyme treizième cette année-là. Les jeunes Bixente Lizarazu et Christophe Dugarry n’ont pas encore étés rejoint par ZZ, et la fin de la période Bez fait que le club ne sait pas trop où il va. Recruté pour faire oublier René Girard, Eric ne soutient pas la comparaison, et n’arrive pas vraiment à se libérer. Du coup, à l’intersaison 1990, il décide de rejoindre la Normandie et le SM Caen.

Caen sort d’une saison difficile, tout comme Eric, et le mariage devrait détonner. Ben voyons… Le club terminera aux portes de la relégation, à la même place que la saison précédente. De plus, la fin de carrière de Jean-François Domergue dans des conditions ubuesques n’aura pas contribué à assainir un climat très tendu en raison des rêves démesurés des dirigeants de l’époque. Pas vraiment plus à l’aise en Normandie qu’en Gironde, Eric reprend son baluchon pour rejoindre le FC Sochaux, honnête club de deuxième moitié de classement.

Et là, Eric va trouver chaussure à son pied, car le FC Sochaux c’est à l’époque un club convivial, discret, un peu le genre du RC Lens. Eric trouve le coin sympa et la 405 qu’on lui offre lui convient très bien. Sur le terrain, par contre, c’est une autre paire de manches; pour sa première saison au club, il n’est pas un titulaire indiscutable, devant partager avec son clone Eric Dufournet. Les Lionceaux réalisent un parcours pitoyable en championnat, et ne se sauvent que grâce à la rélégation administrative de Bordeaux, Brest et Nice… La saison suivante est du même tonneau, avec une dix-septième place peu reluisante; pour Eric c’est toujours la même histoire, il se contente d’un statut précaire d’intermittent du spectacle, mais cela semble lui convenir, car il repart pour un tour. Les saisons se suivent et se ressemblent, Sochaux lutte pour le maintien, Eric pour sa place sur le terrain, le mariage semble tenir… De plus, son temps de jeu déjà pas extraordinaire se réduit encore avec l’arrivée d’André Blanc, le faux-frère de Laurent. Pour sa quatrième et dernière année de contrat, Eric espère jouer un peu plus. Il disputera 28 matchs, et Sochaux se sauvera un peu plus tôt dans la saison, finissant quatorzième. L’énergie de l’inusable Mehmed Bazdarevic, du haut de ses 34 ans, lui fait comprendre qu’il n’est plus temps d’espérer, lui-même en ayant déjà 30 au compteur… En fin de contrat, il quitte la métropole pour rejoindre l’Ile de Beauté, au SC Bastia…

Jeune promu, le Sporting cherche des joueurs pas chers ou en fin de contrat pour espérer le maintien. En clair, des vieux briscards revanchards prêts à casser du jeune pour se venger de ne pas avoir eu une meilleure carrière… Eric colle parfaitement au profil, et même s’il ne jouera que 20 matchs cette saison-là, il trouvera le moyen de se signaler lors du sulfureux Bastia-Monaco, en s’adressant à bout de souffle devant une caméra à propos d’une action litigieuse ayant annulé un but pour le Sporting, ce qui aura pour conséquence une fin de match pour le moins houleuse… Dewilder fera même partie du troupeau en rut qui coursera l’arbitre sur la pelouse… Bref, il batifole chez les Corses, et même s’il n’est pas conservé à l’issue de la saison, il se sent attiré par cette île et son atmosphère si particulière. Devant l’inexistence de propositions, il signe au Gazélec Ajaccio, tel un précurseur des Frédéric Danjou ou encore Patrick Beneforti (Ce dernier ayant toutefois une excuse, étant Corse de naissance…). La mode des footeux pré-retraités en Corse a encore de beaux jours devant elle!

Enfin, Eric s’éclate en Corse, mais faut bien penser à l’avenir. N’étant pas bourré de billets pour se payer une retraite à ne rien faire du tout chez les Corses, Eric revient sur le continent, et plus particulièrement en région Parisienne, au Racing Club de France 92.

En CFA, Eric aidera le club à renaître de ses cendres. Enfin, pas tout à fait, parce que une promotion de CFA en National c’est pas non plus le Pérou… Mais le grand guerrier est fatigué de ses années à bourlinguer à droite et à gauche, et il prend une retraite bien méritée.

Que devient-il ?

Eric est un garçon malin. Comme tant d’autres avant lui, il profite de sa pré-retraite pour s’incruster dans un club en division inférieure pour ensuite proposer ses services comme entraîneur, une fois les crampons raccrochés, l’air de rien… Il prend donc la tête du RCF 92 en 1997, en National. Il y restera deux ans, frôlant même la promotion en 1999… Mais l’objectif qui lui était assigné étant de monter en D2, Eric ne peut pas poursuivre l’aventure avec le club. Il rejoint alors l’AS Poissy, qui vient de manquer d’un cheveu l’accession en National. Il reste trois ans à batailler pour tenter d’emmener ses protégés en National, mais le défi est trop difficile à réaliser; alors il accepte la proposition du FC Rouen: recruteur pour le club. On lui doit donc les recutements de Philippe Chanlot ou Jérémy Sopalski… Lanterne rouge de D2, Rouen est relégué en National, et Eric se voit offrir la chance de diriger l’équipe. En compagnie de la vieille garde composée de Cédric Mionnet, Jacques Rémy, Fabien Safanjon ou encore Patrick Guillou, le sejour en National semble être de courte durée, l’objectif étant bien évidemment la remontée immédiate. Et là… Echec total, Eric et le club se plantent en beauté, et, cerise sur le gateau, sont même relégués en CFA! Pour Dewilder, c’est l’expérience de trop, il se libère de se contrat et cherche une autre orientation à donner à sa vie.

Conseillé par des amis, il se rend compte que beaucoup d’anciens footeux travaillent dans la restauration. Lui-même semble attiré par cette idée, alors en compagnie de sa femme ils investissent dans l’hotellerie en rachetant un hôtel situé sur la Côte-d’Azur, à Villefranche-sur-Mer, « La fiancée du pirate ».
Pour Eric, c’est aussi l’occasion de se rapprocher de son père, retraité à Sanary-sur-Mer. Tout roule donc pour le nouveau reconverti, même s’il nourrit quelques rancoeurs envers un monde qui semble l’avoir oublié…