Edmond Baraffe

Attaquant ch’ti formé à Boulogne, Edmond Baraffe va bourlinguer avant de se poser à Toulouse où il fera l’essentiel de sa carrière avec en point d’orgue une participation à la Coupe du monde 1966. Une vilaine blessure au genou le tiendra éloigné des terrains pendant 3 ans avant de finir en pente douce, chez lui, au LSC, au début des années 70…

En Bref

19 octobre 1942


Attaquant

Saison Club Nb matchs Nb buts
1961 – 1962
US Boulogne sur mer
13 1
1962 – 1963
Red Star
6 10
1963 – 1964
Toulouse 1937
26 8
1964 – 1965
Toulouse 1937
27 12
1965 – 1966
Toulouse 1937
26 1
1966 – 1967
Toulouse 1937
3 0
1967 – 1968
Red Star
0 0
1968 – 1969
Sans club
0 0
1969 – 1970
Sans club
0 0
1970 – 1971
Sans club
0 5
1971 – 1972
Lille OSC
17 7
1972 – 1973
Lille OSC
27 4
1973 – 1974
AC Cambrai
12 0

  • 1961 –1962 :



    US Boulogne sur mer
     

  • 1962 –
    1963 :



    Red Star
     
  • 1963 –
    1967 :



    Toulouse 1937
     
  • 1967 –
    1968 :



    Red Star
     
  • 1968 –
    1971 :



    Sans club
  • 1971 –
    1973 :



    Lille OSC
     
  • 1973 –
    1974 :



    AC Cambrai
     

  • Aucun
  • 3 sélections en équipe nationale

Sa vie, son oeuvre

Sa carrière en club

Natif d’Annœullin, dans le Nord, Edmond Baraffe fait sa formation à Armentières avant d’intégrer l’équipe de Boulogne en 1961, à 19 ans. Les boulonnais végètent dans le ventre mou de la D2, pour être poli et malgré son jeune âge Edmond est une alternative crédible en attaque. Ses qualités de vitesse, de dribble et sa frappe sèche en font un des espoirs du foot français. En 13 rencontres, il inscrits 5 buts, ce qui en fait le 3ème meilleur buteur du club, derrière Antoine Douglas et Lucien Bonnet. Il est alors recruté à prix d’or par le Red Star, poids lourd de la D2. Problème pour le jeune inter, mi-attaquant, mi milieu de terrain, la concurrence est rude, avec Julien Manzano, Yvon-Samuel Robinet ou Daniel Rodighiero. Io ne joue que très peu, et en plus, le club ne monte pas…

C’est à Toulouse qu’il va se relancer. Léon Deladerrière, l’entraineur, le fait venir en 1964. Bénéficiant de la confiance de son entraineur, Edmond se révèle une super recrue. Toulouse fait un départ canon et est leader jusqu’au début du mois de novembre, avant de progressivement rentrer dans le rang. Edmond empile les buts (10 au total) et les passes décisives pour Samuel Edimo ou Antoni Grochulski. Le TéFéCé termine 5ème du championnat. C’est à cette époque qu’il est appelé pour la première fois en équipe de France, pour une défaite 3-0 face à la Belgique. Deladerrière prend sa retraite en 1964 et est remplacé par Kader Firoud. Toulouse va se montrer beaucoup plus irrégulier, alternant le bon et le moins bon. Valeur sûre de l’équipe, Edmond est toujours au niveau et enchaine les bonnes performances, c’est bien le seul. Edimo, meilleur buteur la saison précédente, fait une saison de merde et c’est Pierre Dorsini qui endosse le costume du canonnier. L’équipe va retrouver de sa verve lors de l’exercice 1965-66. Après un départ raté, les toulousains vont entamer une super remontée au classement pour terminer 4ème. Logiquement, Edmond, meilleur joueur de l’équipe revient en équipe de France pour 2 matchs amicaux, contre l’Italie, puis la Belgique de nouveau, avec une nouvelle défaite 3-0. Malgré cela, il va réussir à faire partie du groupe France, qualifié pour la Coupe du monde en Angleterre. L’équipe a de la gueule, mais l’organisation est déplorable. Edmond assistera des tribunes au fiasco tricolore : « Avec trois entraîneurs qui n’étaient d’accord sur rien et surtout pas sur la tactique, ça ne pouvait pas aller bien loin » analyse-t-il. D’autres protagonistes de l’aventure tirent les mêmes conclusions. Il a alors le vent en poupe, et puis c’est le drame. Au but de la saison 1966-1967, il se pète le genou… fin de saison, la galère commence. Fin 1967, le TéFéCé fusionne avec le Red Star et du coup Edmond change d’infirmerie… Arrivé en fin de contrat en 1968, ca fait déjà 2 ans qu’il n’a plus joué : il est déclaré mort pour le football, à 25 ans seulement…

Il revient alors dans son nord et va bosser dur pour revenir… René Gardien, entraineur du LOSC va tout faire pour relancer l’ancien espoir. En novembre 1971, il voit enfin le bout du tunnel. Les nordistes vivent une saison cauchemar et galèrent en bas de tableau. « C’était à Nice, et le défenseur qui me marquait n’était autre que Chorda, pas spécialement un tendre ! Et je marque trois buts ce jour-là… ». Remis en selle, il ne peut toutefois éviter la descente de son club. Avec la relégation, c’est la grande lessive dans l’effectif et Edmond, reste pour bâtir autour des recrues : Alberto Fouilloux, une vielle gloire chilienne en fin de carrière, le jeune Raoul Nogues. Lille fait un début de saison moyen mais se ressaisit bien et occupe même le fauteuil de leader pendant quelques journées avant de craquer dans le money time. En fin de saison, René Gardien est limogé et remplacé par Georges Peyroche. Le principal soutien d’Edmond s’en va et les dirigeants le poussent à partir… A 31 ans, il va terminer sa carrière à Cambrai, en D2. Le physique ne suit plus trop et au terme de la saison, il raccroche définitivement.

Que devient-il ?

Après sa carrière de joueur, Edmond Baraffe va embrasser une carrière d’entraineur. Il s’occupe du Havre pendant 2 saisons, en D3 ! L’absence de remontée lui coute sa place. Pas vraiment aventurier dans l’âme, il préfère avoir du temps. Ainsi, il s’occupe de Compiègne au début des années 80, puis du Touquet, son club de cœur, qu’il fera monter jusqu’en D2 lors de la saison 1988-1989.

Boulogne pense alors à lui pour monter en D2. Il ne résiste pas à l’appel de sn club formateur mais ce sera un échec. Il prend alors sa retraite des bancs de touche « Je ne suis pas un homme de coups, je suis un bâtisseur, j’aime travailler sur la durée. Chaque fois que j’ai eu du temps devant moi, que j’ai pu travailler dans la confiance, on a réussi des trucs, on est monté ».

Aujourd’hui à la retraite, Edmond à des loisirs de retraité et s’adonne modestement à la peinture : « des paysages, des animaux, un peu de tout. J’ai même fait quelques expos … ! ».