Dominique Marais

Solide défenseur, Dominique Marais est né 5 ans trop tôt. Arrivé à l’OL en 1976, il ne connaitra que la chute du club. A Tours, il ratera l’équipe de France de peu. Doumé, c’est l’homme de l’à peu près, arrivé trop tard ou parti trop tôt, il ne glanera rien dans sa carrière, tout juste une demi de Coupe de France perdue aux pénos avec Tours en 1982.

En Bref

18 décembre 1955


Défenseur

Saison Club Nb matchs Nb buts
1976 – 1977
Olympique Lyonnais
22 1
1977 – 1978
Olympique Lyonnais
21 0
1978 – 1979
Olympique Lyonnais
22 0
1979 – 1980
Olympique Lyonnais
26 1
1980 – 1981
Olympique Lyonnais
29 0
1981 – 1982
FC Tours
35 1
1982 – 1983
FC Tours
37 1
1983 – 1984
Stade Rennais
37 2
1984 – 1985
Stade Rennais
31 0
1985 – 1986
Stade Rennais
19 0
1986 – 1987
Stade Rennais
37 0
1987 – 1988
Stade Rennais
13 ?
1988 – 1989
AS Villeurbanne EL
? 0

  • 1976 –1981 :



    Olympique Lyonnais
     

  • 1981 –
    1983 :



    FC Tours
     
  • 1983 –
    1988 :



    Stade Rennais
     
  • 1988 –
    1989 :



    AS Villeurbanne EL
     

  • Aucun

Sa vie, son oeuvre

Sa carrière en club

Né le 18 Décembre 1955, Dominique Marais, l’homme à la moustache, fait ses premiers pas dans le football dans sa ville natale de Fontaines-sur-Saône aux cotés de Bernard Lacombe et de Guy Genet. Il ne tarde pas à taper dans l’oeil des recruteurs de l’OL qui vont faire de ce garçon rigoureux et appliqué, un défenseur hors pair, capable d’évoluer sur un coté ou au centre, voire de passer milieu défensif lorsque le besoin s’en ressent. Une seule année chez les juniors, lui suffira d’ailleurs pour intégrer l’équipe réserve de 3ème division qui dispose alors du statut amateur.

Pourtant les débuts, dès 1971, sont difficiles. Il n’y a pas de centre de formation à l’époque, et le passage de deux entraînements par semaine à une séance journalière, sera presque un casse-tête pour le jeune « do » car un monde sépare alors l’univers des pros de celui des amateurs : « Lorsque je rentrais à la maison entre midi et deux, je me couchais d’épuisement et ensuite je repartais à 15 heures pour une nouvelle séance… Physiquement, j’en ai bavé ! j’ai eu du mal à prendre le rythme… »Dominique Marais, qui n’est pas un monstre physique (1 m 70 pour 70 kilos), va rester 3 saisons à Lyon, sous la houlette d’Aimé Jacquet, un entraîneur hors pair qui aime les jeunes et qui leur fait confiance : « je débutais et il m’a appris beaucoup; un monsieur dans le football, qui ne vivait que pour le foot 24 H sur 24. Tous les entraîneurs sont des passionnés mais à l’époque il y avait moins de moyens et ils n’avaient pas les mêmes fonctions. Il était toujours là, il organisait tout du début à fin. Il était toujours là avant et après les matchs, pour suivre la réserve le dimanche. On a tendance à l’oublier, mais il a fait beaucoup pour l’OL et a été le détonateur du grand club que l’on connaît aujourd’hui. »Hélas, Lyon vit dans l’ombre de Saint-Etienne, champion de France en 74 et 75 alors que l’OL finit 3éme ses deux années là, avec les apports de Raymond Domenech et Serge Chiesa. Lyon n’est alors qu’un bon petit club de D1, qui donne sa chance aux jeunes, mais qui change constamment ses cadres à l’intersaison avec en moyenne 7 à 8 départs. Sur le terrain, le jeu s’en ressent quelque peu, et l’OL se retrouve souvent dans le ventre mou de la D1, pour mieux jouer le maintien. « L’osmose avait du mal à prendre car le groupe était différent chaque année. Nous n’avions pas le temps de construire quelque chose puisque une année les dirigeants privilégiaient une politique de jeunes puis l’année d’après ils recrutaient à l’extérieur des joueurs plus capés comme ce fut le cas avec Tigana, Moizan, Ferri… L’ambiance était bonne malgré des résultats en dent de scie. »Cela n’empêche pas l’enfant de Fontaines, d’aligner les bonnes performances. A la fin des années 70, Michel Hidalgo pense même le présélectionner en équipe de France. Il viendra même le superviser le temps d’un match à St-Etienne. Seul problème, entre Maxime Bossis, Gérard Janvion, Christian Lopez et Manuel Amoros, les spécialistes se bousculent au portillon. Bien que polyvalent, Dominique Marais ne connaîtra donc jamais le bonheur d’une sélection nationale et manquera de peu le mondial argentin. A l’OL, il reste un joueur sur lequel on peut compter. Seul regret pour le latéral droit, l’absence de cohérence dans la politique sportive qui nuira pendant longtemps aux ambitions de l’OL, faute d’une situation financière stable, et ce d’autant plus, que l’instauration du contrat à temps qui octroi aux joueurs un salaire mensuel a largement grevé les finances du club. En 76, à l’époque où Marais rejoint les pros, le passif est de 5 millions de francs alors que la masse salariale voisine avec les 4,9 millions de francs. Avec d’autres joueurs du cru, Marais, trace cependant sa route en Coupe Gambardella où il atteindra les demi-finales en 71 au coté de Gérard Lanthier que l’on verra par la suite à Auxerre et à Rennes, Alain Ollio que l’on verra très à son aise à Metz, et d’un Bernard Lacombe, déjà intenable. L’OL qui a gagné tous ses matchs durant la saison régulière, perd 6-0 à Nantes avant d’encaisser un cinglant 4-0 à domicile ! Autre grand souvenir, les barrages de l’année 80. 18ème de la saison régulière, Lyon se sauve in-extremis contre Avignon, grâce notamment à une victoire 6-0 à l’aller. L’année suivante, St Etienne empoche son 10ème titre de champion de France, tandis que l’OL termine à une bonne 6 ème place mais à 16 points du leadeur. Xuereb, Nikolic, Furlan, Tigana, les bons joueurs ne manquent pas, mais ils ne restent pas très longtemps. « En matière de football, Lyon a toujours été la banlieue de Saint-Etienne. » Jamais le slogan du président des verts Roger Rocher, prononcé à la fin des années 70, ne se sera autant vérifié. Les problèmes économiques s’intensifient avec le départ de Lacombe pour Bordeaux en 78 pour 1,6 millions de francs.

Pour Marais, il est temps d’aller voir ailleurs. Durant deux saisons, de 81 à 83, il officie à Tours, où il côtoiera un autre grand joueur, le buteur de la pampa, Delio Onnis, homme vertueux et véritable magicien du ballon rond qui claque allégrement sa vingtaine de buts par saison au petit trot : « dans les petits jeux à l’entrainement, il était déjà très fort. Il n’avait pas besoin de courir beaucoup, il était toujours là, bien placé. » A Tours aussi, l’ambiance est familiale, et le gone devient vite un élément indispensable de la défense avec les incontournables Besnard, Steck, Brulez, Meynieu et autre Bassot. Point d’orgue de sa saison chez les bleus, une demi-finale de Coupe de France, mais Tours s’incline de haute lutte aux tirs au but face au PSG (0-0, 6 tirs au but à 5). La saison suivante est bien plus délicate. Bien que considéré comme un titulaire indispensable, Dominique Marais est moins en vue, tandis que les problèmes relationnels se multiplient dans le collectif tourangeau miné par les querelles de vestiaire. Il participe néanmoins à la nouvelle épopée en Coupe. Après un crochet par Gerland pour éliminer Lyon, puis Guingamp, deux clubs de D2, le FCT échoue une nouvelle fois en demi-finale contre le PSG, après avoir encaissé un cinglant 4-0 au parc des Princes. Cette fois, et même si Tours fait le spectacle au match retour (3-3) il n’y a pas eu de suspense. A la fin de la saison, le FC Tours est relégué après des barrages désastreux contre Nîmes.

Pour Marais, c’est la route du Stade de Lorient qui se profile. Il disputera encore 165 matchs à Rennes durant 5 saisons, devenant un nouveau pilier de la défense avant de prendre sa retraite à l’été 88. A la clef, une remontée en D1 et une troisième demi-finale de Coupe de France où il aura le malheur de rater un pénalty.

Que devient-il ?

Il termine sa carrière chez les amateurs, à l’AS Villeurbanne, au milieu des années 80 avec une promesse de reconversion. Il y jouera un an et demi. Le président de l’époque voulait monter un grand club, mais il ne sera pas suivi par la mairie. Fin des rêves. Dominique Marais devient donc buraliste dans la région Lyonnaise à St Genis Laval. Il se lève donc tous les jours à 5h00 du matin, sans regret. « A la fin de ma carrière, je savais que j’allais devoir travailler. Je me suis donc préparé en conséquence. » Ces derniers temps, il était question qu’il se reconvertisse…