En Bref
Saison | Club | Nb matchs | Nb buts |
---|---|---|---|
1985 – 1986 | AJ Auxerre |
15 | 0 |
1986 – 1987 | AJ Auxerre |
27 | 2 |
1987 – 1988 | AJ Auxerre |
35 | 6 |
1988 – 1989 | AJ Auxerre |
14 | 1 |
1989 – 1990 | AJ Auxerre |
13 | 1 |
1990 – 1991 | AJ Auxerre |
35 | 8 |
1991 – 1992 | AJ Auxerre |
38 | 6 |
1992 – 1993 | AJ Auxerre |
35 | 5 |
1993 – 1994 | Olympique de Marseille |
30 | 3 |
1994 – 1995 | Girondins de Bordeaux |
28 | 2 |
1995 – 1996 | Girondins de Bordeaux |
32 | 4 |
1996 – 1997 | Celta Vigo |
32 | 1 |
1997 – 1998 | Celta Vigo |
12 | 0 |
1998 – 1999 | Real Valladolid |
9 | 0 |
1999 – 2000 | AC Bellinzona |
11 | 0 |
2000 – 2001 | RC Paris |
? | ? |
- 1985 –1993 :
AJ Auxerre - 1993 –
1994 :
Olympique de Marseille - 1994 –
1996 :
Girondins de Bordeaux - 1996 –
1998 :
Celta Vigo - 1998 –
1999 :
Real Valladolid - 1999 –
2000 :
AC Bellinzona - 2000 –
2001 :
RC Paris
- Finaliste de la Coupe UEFA : 1996 (Bordeaux)
Sa vie, son oeuvre
Arrivé dans l’élevage en batterie bourguignon au début des années 80, Daniel Dutuel mettra 7 ans à conquérir une place de titulaire, alors que ses copains de promo à la Raphaël Guerreiro mettront moins de temps. Au centre de formation, il se lie d’amitié avec Eric Cantona qui lui fera découvrir la vie et sortir un peu. car le Daniel Dutuel aurait pu être suisse. Passionné d’art, il admire Léo Ferré, son chanteur préféré : « C’est Eric qui me l’a fait découvrir. A l’époque du centre de formation nous étions très proches. Un jour il m’a dit d’écouter un peu ça et j’ai tout de suite accroché. Souvent je l’écoute quand je suis tout seul, je mets le disque à fond et ça me fait du bien. Il y a peu nous sommes allés le voir à Dijon, c’était sympa… J’aime bien sa façon de voir les choses et puis je le sens sincère, oui pour moi c’est quelqu’un de bien. » Après un premier match en pro, à Laval, ne 1987, il tardera à s’affirmer au plus haut niveau. ce n’est qu’à partir de 1990 qu’il s’imposera définitivement chez les Ducs de Bourgogne.
Élégant milieu de terrain, à la frappe sèche et droite, il forme en compagnie de Raphaël Guerreiro et Enzo Scifo le milieu à trois chargé d’alimenter les attaquants auxerrois. Avec ses cheveux propre, son physique fluet et sa sobriété, Dutuel est une sorte de Yann Lachuer avant l’heure, toujours dans le bon timing pour alimenter Pascal Vahirua ou Christophe Cocard. Avec Auxerre, il débute à chaque fois pour jouer le maintien et à chaque fois il joue l’Europe, comme en cette année 1993, aboutissement de sa carrière auxerroise. Les Bourguignons se font sortir cruellement aux penaltys face au Borussia Dortmund en demi-finale de C3. Ils avaient pourtant fait le plus dur en remontant le 0-2 du match aller. Au sommet de son art, il est aux portes de l’équipe de France, mais celles-ci se refermeront dès les espoir.
Après une formation réussie, à 26 ans, l’heure est venue pour les choix de carrière judicieux et là tout bascule. Courtisé par pas mal de club, Daniel fait un choix contre-nature en signant pour la volcanique Olympique de Marseille, dont les prémisses de l’affaire OM-VA annonce une éruption krakatoesque. A Marseille, les grands joueurs se sont barrés pour la plupart, sentant le vent tourner. Daniel espère y trouver la gloire… il ne trouvera que la D2, terminant second du championnat derrière l’ennemi parisien. De son passage à l’OM, il n’aura aucun regret : « les aléas de la vie d’un club, je pense que c’est ça aussi la beauté du football. Je n’ai aucun regret, je suis heureux. ».
Daniel quitte Marseille pour Bordeaux, où la génération dorée arrive à maturité : Bixente Lizarazu, Christophe Dugarry, Zinédine Zidane. Après une première saison moyenne, où les girondins ne se qualifient que pour l’Intertoto, suivra un saison toute autre. A la rue en championnat, les hommes de Rolland Courbis se font la cerise en Coupe de l’UEFA. En quart, après avoir été vaincu 2-0 à San Siro face au Milan AC, Bordeaux s’impose 3-0 à la maison et écrit une des plus grande page du foot français en Coupe d’Europe. Malheureusement la belle histoire s’achève en finale face au briseurs de rêves allemands du Bayern; Bordeaux perd la Coupe à Domicile, devant son public… Cette même saisonune anecdote reste dans les annales. Le samedi 4 février 1995, alors que Mont-de-Marsan est opposé aux Girondins de Bordeaux en 1/16 ème de finale de la Coupe de France, Dutuel décoche, à la 18 ème minute de jeu, une frappe qui longe le poteau extérieur du gardien montois, mais le ballon rentre dans les filets par un trou situé à l’arrière ! Le but est validé, et la contestation montoise sera refusée car non conforme. De plus, durant le long arrêt de jeu qui a suivi le « but », les arbitres qui ont passé les filets au peigne fin, n’y ont pas trouvé de trou.
Pour Danny le temps est venu de l’exil et c’est en Espagne, au Celta Vigo, qu’il pose ses valises. Les ennuis commencent avec quelques vilaines blessures qui l’empêchent de se réaliser. Sentant sa fin approcher, tel un vieux Chablis devenu aigre, il ne veux pas mourir et enchaîne les clubs pourris : Valladolid, puis Bellinzone en Suisse avant un retour au Racing Club de Paris, pour terminer son périple. Il avait toujours voulu voir la capitale.. comme pour l’équipe de France, il s’est arrêté à la banlieue.
Après avoir raccroché les crampons, Daniel se pose beaucoup de question : « C’est difficile de commencer une nouvelle carrière à 35 ans. ». Très attaché à son passé dans un club de bouseux, il s’oriente vers les métiers de la terre. Il s’oriente vers une formation d’horticulteur : « J’étais attiré par la terre. Je voulais faire une formation agricole, une soif d’apprendre quelque chose »; On se souvient de lui, lors d’une interview, les cheveux mi-long, bien loin de son passé de joueur émettre le souhait d’émigrer à Katmandou : « En fait j’ai fini par passer trois mois au Tibet »; comme tout footballeur qui n’a pas eu de jeunesse, Daniel fait sa crise d’adolescence à la trentaine bien tassée.
Aujourd’hui, il est rentré dans le rang. Il vit à Vigo et est à la tête d’une société d’assurance de jambes de joueur (Henner Sport). En collaboration avec Didier Loiseau, ancienne doublure de Joël Bats à Auxerre, il assure plus de 300 joueurs, soit 600 chevilles… Malheureusement, ses comparses de l’époque, Eric Di Meco et Patrick Colleter n’exercent plus sur les terrains comme apporteurs d’affaire…