Claude Puel

Claude Puel est une sorte de Deschamps du pauvre. Un mental de fer, un sens du sacrifice et une capacité de travail hors norme compense une technique individuel assez ordinaire : Puel ou la récompense de la valeur travail, avec un palmarès long comme le bras, 15 ans de fidélité au Rocher pour une des joueurs les moins doué de l’effectif.
Claude Puel

En Bref

2 septembre 1961


Milieu

Saison Club Nb matchs Nb buts
1978 – 1979
AS Monaco
3 0
1979 – 1980
AS Monaco
0 0
1980 – 1981
AS Monaco
25 0
1981 – 1982
AS Monaco
11 0
1982 – 1983
AS Monaco
28 0
1983 – 1984
AS Monaco
34 1
1984 – 1985
AS Monaco
37 0
1985 – 1986
AS Monaco
36 0
1986 – 1987
AS Monaco
38 0
1987 – 1988
AS Monaco
33 1
1988 – 1989
AS Monaco
17 0
1989 – 1990
AS Monaco
35 0
1990 – 1991
AS Monaco
36 2
1991 – 1992
AS Monaco
33 0
1992 – 1993
AS Monaco
33 0
1993 – 1994
AS Monaco
34 0
1994 – 1995
AS Monaco
29 0
1995 – 1996
AS Monaco
24 0

  • 1978 –1996 :



    AS Monaco
     

  • 1982 : Champion de France (Monaco)
  • 1984 : Finaliste de la Coupe de France (Monaco)
  • 1985 : Vainqueur de la Coupe de France (Monaco)
  • 1988 : Champion de France (Monaco)
  • 1989 : Finaliste de la Coupe de France (Monaco)
  • 1991 : Vainqueur de la Coupe de France (Monaco)
  • 1992 : Finaliste de la Coupe d’Europe des Vainqueurs de Coupes (Monaco)

Sa vie, son oeuvre

Sa carrière en club

Monégasque pur souche, né à Castres cependant, Claude Puel intègre le centre de formation du Rocher à la fin des seventies. Monaco après une décennie d’instabilité s’installe au sommet du foot français, essor entamé avec un titre de champion acquis l’année de la remontée, une première. Dans un effectif assez hétéroclite mais diablement efficace, le jeune Claude comprend rapidement qu’il n’est pas aussi doué que ses partenaires : pour lui, une passe à plus de 3m relève de la gageure, pareil pour un contrôle orienté ou un passement de jambe. Cette prise de conscience aigüe de ses limites va le pousser à travailler pour se faire une place au soleil. Petit à petit, à force de travail, il dispute quelques matchs comme milieu défensif, poste où il se réalise complètement. Hargneux, parfois violent, il ne lâche rien, harcèle les chevilles adverses, court aux 4 coins du terrain avec ses 3 poumons, qualités essentielles pour un porteur d’eau, chien de garde devant la défense, aboyeur à ses heures. Sans nul doute s’il n’y avait eu un autre monstre sacré dans les bois en la personne de Jean-Luc Ettori, Claude Puel eu vite été nommé capitaine. Ses premiers titres, il les remporte sur tout du banc et c’est à partir de 1982 qu’il devient titulaire à part entière. Auréolé d’un titre de champion, il va disputer sa première finale de Coupe de France en 1984, perdue contre le FC Metz après prolongation avant de remporter l’édition suivante, face au PSG, équipe de Coupe s’il en est.

En 1985 débarque en provenance de Toulon un jeune joueur talentueux au cheveu long : Marcel Dib. Un peu plus technique que notre ami Cloclo, les deux forme une paire de milieu défensif terriblement efficace. Marcel sait tout faire et Claude a cette haine de la défaite qui le pousse à renverser les montagnes. Devant les esthètes régalent et au milieu c’est la ligne Siegfried. No pasaran ! le drame de Monaco, dans les années 80 c’est d’être coincé entre l’âge d’or bordelais et celui des phocéens. Du coup, après 1984, il ne reste pas grand-chose à se mettre sous la dent. La comète parisienne de 1986 remporte le titre et Monaco devra se contenter par la suite des 2èmes places, voire d’une coupe. Entre temps, la génération Hoddle – Hateley glanera le titre de champion en 1988, dernier opus d’une époque bénie. Avec quelques autres grognards Claude est un figure locale importante, un mec indéboulonnable et indispensable qu’Arsène Wenger se gardera bien d’ôter de l’équipe. Malgré ce statut de vice-capitaine, le palefrenier du Rocher sera toujours boudé par les bleus, pas assez glamour, trop vilain, trop vicieux… En 1989, Monaco dispute une nouvelle finale de Coupe, face à l’OM mais la défaite est au bout, au terme d’un rencontre ébouriffante et un triplé de Jean-Pierre Papin, la bise à Tonton, tout ça… le début du règne sans partage des phocéens. Epoque gangrenée par la corruption qui laissera un gout amer à la bande à Wenger, Emmanuel Petit en tête. Monaco prend sa revanche en 1991. Sur un service de Ramon Diaz, Gérald Passi fusille Pascal Olmeta de 30m dans le temps additionnel et Monaco s’adjuge l’édition 1990-1991 de la Coupe de France. L’année suivante, les rouge et blanc passent à pas grand-chose d’un triplé historique, seulement voila. A quelques journées de la fin, Monaco reçoit l’OM pour la finale du championnat mais se fait désosser 3-0 à Louis II. Qualifié pour la finale de la Coupe de France, après avoir sorti Cannes aux tirs au but en demi-finale, Monaco n’aura pas l’occasion de défendre son titre. A Furiani la tribune s’écroule et la finale avec. 3 jours plus tard, toujours choqué, les monégasques s’envolent pour Lisbonne disputer la finale de la Coupe des Coupes contre le Werder. Impuissants et démotivés, ils ne font pas un pli face aux allemands. Alors Claude arrive en fin de carrière, comme pas mal de ses coéquipiers, il contemple d’assez loin le sacre de l’OM, terni par l’affaire OM-VA. Monaco hérite d’une place en Ligue des champions, dont ils disputeront la demi-finale, contre le Milan AC.

Cette époque marque la charnière entre l’ancien Monaco époque Wenger et le nouveau Monaco, plus glamour et rajeuni. Pas mal de vieux vont raccrocher, comme le gardien. Claude poursuit pour encadre les jeunes, surtout derrière où la défense avec des Lilian Thuram, Patrick Valéry, Franck Dumas compte peu de trentenaires. Cette mutation a un impact en terme de résultats puisque Monaco passe une saison dans le ventre mou. Arrivé en fin de course, Claude fait une dernière année, histoire d’emmener le plus loin possible cette génération qui sera championne de France en 1997, titre qu’il ne verra pas mais auquel il aura sans doute largement contribué, par contumace…

Que devient-il ?

Chiffonnier du milieu de terrain, Claude Puel avec son parcours de pasteur luthérien ne pouvait devenir qu’entraineur. Et pas n’importe quel entraineur, mais un bétonneur de première, frileux et avare de temps de jeu pour les attaquants.

Son parcours, il le commence bien évidemment sur le Rocher en 1998, où il prend la succession de Jean Tigana parti à Fulham se remplir les poches. Malgré la présence des champions du monde Thierry Henry et David Trézéguet, il n’arrive pas à faire mieux que suivre de loin le mano à -mano marseillo-bordelais. La saison suivante sera la bonne, avec un titre de champion, assez crado, avec une équipe pas vraiment bandante mais bien seule à assumer son statut. L’équipe explose en plain vol la saison suivante, et Claude est viré comme un mal propre de son club de cœur.

Il va rebondir à Lille où il prend la difficile succession de Vahid Halilhodzic : même méthode musclé, même discours et même système de jeu. Lille joue moche mais marque et gagne. La première saison est terrible et les dogues se sauvent de justesse. Menacé, Claude tient bon et reste en poste. A la force du poignet, il va hisser le club au sommet du ventre mou. Mais bon, l’absence de Stade, de notoriété, et l’empêche d’avoir les joueurs qu’il souhaite, d’autant plus que Lille est régulièrement pillé, par Lyon notamment (Eric Abidal, Mathieu Bodmer, etc..).

A force de taper dans l’effectif, Aulas, le Président Lyonnais, finit par faire carrément venir l’entraineur, pour remplacer Alain Perrin, pour auteur d’un doublé Coupe-championnat en 2008. Alors jusqu’à présent, l’adage voulait que même un sac de sable serait champion avec l’OL, Puel sera le premier entraineur à ne pas être champion avec les rhodaniens. Psychorigide, il se met à dos une bonne partie du vestiaire et des supporters. Lyon craque dans le money time du championnat, contrecoup d’une élimination face au barca en 8ème de finale de Ligue des Champions. Maintenu en poste, il met un peu d’eau dans son vin la saison suivante et l’OL réalise paradoxalement une bonne saison, malgré un jeu dégueulasse : demi-finaliste de Ligue des champions, second du championnat derrière l’OM, le bilan est plutôt flatteur pour une équipe qui ne semble tenir que sur sa colonne vertébrale Lloris – Toulalan – Lisandro Lopez. La saison 2010-2011 ressemble furieusement à la précédente. Si le divorce est consommé entre le public et Puel, la Direction va peu à peu réduire son soutien. Dans la lignée d’un mondial raté par l’équipe de France, qui compte pas mal de lyonnais dans ses rangs, l’OL rate son début de saison. Puel manque même de sauter en octobre, après une défaite à domicile contre l’ennemi stéphanois, une première depuis 15 ans.Les lyonnais vont réussir à se sortir de ce mauvais pas et au terme d’une folle remontée au classement, retrouve un rang plus digne. Si les joueurs ont suffisamment de professionnalisme pour aller chercher la Ligue des champions, personne n’a envie de se battre pour le titre. 3ème en fin de saison, éliminé par le Real en huitièmes, le bilan de Puel pour cette saison est au final pas trop mal, même si Lyon n’a rien gagné sous sa direction. L’exercice aura été compliqué et Puel aura sans doute vécu sa saison d’entraineur la plus éprouvante. Les 2 parties se séparent logiquement. C’est Rémi Garde, directeur du centre de Formation qui prend al relève, signe que les temps ont changé à Lyon…

Après une année sabbatique, Claude Puel retrouve un banc et lui, l’ancien monégasque va entrainer Nice partir de 2012.

Photos

Claude Puel, jeune espoir de Monaco

Claude Puel, jeune espoir de Monaco

Claude Puel à Monaco (1987-1988)

Claude Puel à Monaco (1987-1988)

Claude Puel, à la relance avec Monaco

Claude Puel, à la relance avec Monaco

Claude Puel, à Monaco contre le Bordeaux de Cantona

Claude Puel, à Monaco contre le Bordeaux de Cantona

Claude Puel à Monaco, contre Sochaux

Claude Puel à Monaco, contre Sochaux