André Strappe

Capitaine emblématique du LOSC au début des années 50, André Strappe reste dans les mémoires comme un attaquant exceptionnel. 2 coupes de France et un titre de champion jalonnent son parcours lillois, avant de filer au Havre avec qui il glane une nouvelle Coupe, alors que le club est en D2. Il terminera sa carrière en faisant remonter Nantes en 1963.

En Bref

23 février 1928

Attaquant

Saison Club Nb matchs Nb buts
1948 – 1949
Lille OSC
31 17
1949 – 1950
Lille OSC
34 12
1950 – 1951
Lille OSC
33 20
1951 – 1952
Lille OSC
28 6
1952 – 1953
Lille OSC
25 13
1953 – 1954
Lille OSC
33 7
1954 – 1955
Lille OSC
27 1
1955 – 1956
Lille OSC
33 11
1956 – 1957
Lille OSC
35 3
1957 – 1958
Lille OSC
31 13
1958 – 1959
Le Havre AC
28 4
1959 – 1960
Le Havre AC
31 9
1960 – 1961
Le Havre AC
35 4
1961 – 1962
FC Nantes
27 3
1962 – 1963
FC Nantes
22 0

  • 1948 –1958 :



    Lille OSC
     

  • 1958 –
    1961 :



    Le Havre AC
     
  • 1961 –
    1963 :



    FC Nantes
     

  • 1953 : Vainqueur de la Coupe de France (Lille)
  • 1954 : Champion de France (Lille)
  • 1955 : Vainqueur de la Coupe de France (Lille)
  • 1959 : Champion de France de D2, Vainqueur de la Coupe de France (Le Havre)
  • 23 sélections en équipe nationale

Sa vie, son oeuvre

Sa carrière en club

Natif de Bully-les-Mines, dans le 6-2, André Strappe débute sa carrière professionnelle chez le voisin lillois en 1948. A l’époque les clubs du Nord tiennent le faut du pavé, à l’image du CO Roubaix, champion en 1947. Doté d’un grand sens du but, Dédé s’impose immédiatement chez les dogues. Pour sa première saison, il plante 20 pions en 31 matchs, mais Lille perd le titre dans la dernière ligne droite, au profit de Reims. Grand espoir du foot français, André va connaître une trajectoire à l’image de ses frappes : franche et rectiligne. Capitaine du LOSC, joueur emblématique du club, attaquant vedette, il enchaine les grosses saisons, régulier et toujours efficace. Le drame, c’est que Lille a du mal à concrétiser. En 1950, les dogues se font coiffer par le promu bordelais et l’année suivante, c’est Nice qui est sacré dans un final ébouriffant. Dans cette équipe, on se souvient de Marceau Somerlinck ou encore Jean Baratte sans oublier le danois Erik Jensen (déjà le LOSC à l’époque aimait les vikings).

Forcément, notre ami est appelé en équipe de France, dès 1949. IL va fréquenter la sélection pendant plusieurs années, mais les bleus ne parviennent pas à se qualifier pour la Coupe du monde 1950 au Brésil. Ce ne sera que partie remise, puisque Dédé disputera l’édition suisse 4 ans plus tard. Dans une formule avec têtes de série, qui ne se rencontrent pas, la France, qui hérite du Brésil, de la Yougoslavie et du Mexique, se fait sortir dès le premier tour après avoir été incapable de vaincre les yougos. André disparaitra ensuite de cette sélection maudite, au même titre que Léon Glovacki, barré par de nouveaux attaquants comme Just Fontaine ou René Bliard.

Avec le LOSC, André va réussir à concrétiser après trois places de vice-champion. En 1953, il remporte la coupe de France contre le FC Nancy. C’est son coéquipier Jean Vincent qui marque le but vainqueur. L’année suivante, Lille est enfin sacré champion de France, au terme d’une très belle saison. Avec 15 pions, Dédé est le meilleur buteur de son équipe. La saison suivante, Lille va vivre une saison catastrophique et terminer 16ème du championnat. En revanche, le club remporte une nouvelle coupe de France, en dominant Bordeaux 5-2, grâce à un doublé d’Yvon Douis, un autre de Gérard Bourbotte et un but de Jean Vincent.Lille se sauve en barrage, mais la saison suivante, de nouveau 16ème, le club est relégué en D2. Alors que pas mal de joueurs partent, comme Jean Vincent qui signe à Reims, Dédé reste au club, qu’il va faire remonter. Fernand Devlaminck auteur de 34 buts et Gérard Bourbotte avec 31 pions sont les meilleurs buteurs de l’équipe. André va laisser son club de cœur en D1 après la saison 1957-1958 où Le LOSC termine 6ème.

A la surprise générale, il signe au Havre en D2. Star de l’équipe, il va réaliser une superbe saison avec les normands. Il anime le jeu avec Edouard Salzborn, derrière la triplette Jean Saunier – Eduardo Di Loreto – Frédéric N’Doumbé. Les havrais dominent de la tête et des épaules le championnat de D2 et réussissent l’exploit de remporter la Coupe de France au détriment de Sochaux. Pour arracher cette victoire, il aura fallu 3 confrontation, les 2 premières se soldant sur un nul (1-1 puis 2-2). André restera 2 nouvelles saisons au sein du club doyen, à batifoler dans le ventre mou.

Homme de cœur et de challenge, il quitte la Normandie pour rejoindre Nantes en 1961. Les canaris pataugent en D2 et là encore, il sera l’homme providentiel. La jeunesse prime dans cette équipe, avec Philippe Gondet et Bernard Blanchet. En compagnie de César Hector Gonzalès, Pierre Grillet et Thadée Cisowski, il forme la colonne vertébrale d’expérience. Nantes termine 6ème la première saison et va arracher la montée la saison suivante en terminant 2ème du championnat. A 35 ans, il joue moins et range les crampons en fin de saison.

Que devient-il ?

André Strappe va s’orienter vers une carrière d’entraineur. Il trouve son premier poste du côté de Bastia qu’il rejoint en 1963. Le club corse évolue en amateur, et Dédé continue de taper dans le cuir à l’occasion. Il va rester 3 ans en Corse et faire remonter le club en D2, amenant le club à la 3ème place en 1966. Malheureusement pour les corses, ils vont se faire éliminer en barrage contre… Lille.

Dédé quitte la corse et part à Tavaux-Demparis, qu’il entrainera pendant 4 ans en amateur sans parvenir à faire monter le club. Sa carrière de coach, il la termine à Châteauroux où rechausse les crampons de temps à autre pour dépanner (10 matchs 2 buts). Le vieux à de beaux restes…

Après ces épisodes il replonge dans le monde amateur et disparaît de la circulation. Le 9 février 2006, on apprend son décès à l’âge de 77 ans. RIP