Raymond KOPA

Premier grand joueur français, Raymond Kopa fut le maitre à jouer de Reims avant de rejoindre le grand Real Madrid où il va s’imposer au milieu des Di Stefano, Puskas, Gento… remportant 3 fois la Coupe d’Europe. La consécration sera le ballon d’or obtenu en 1958… Il ne lui manquera qu’une Coupe du monde, mais bon, on ne croise pas Pelé tous les jours…


Sommaire


La fiche de Raymond

Soccer - Friendly International - England v Rest of the World - Wembley

Poste : Attaquant

Date de naissance : Né le 13 octobre 1931 à Noeux-les-Mines (Pas-de-Calais)

Infos diverses :

  • 1ère sélection en équipe de France le 5 Octobre 1952 (France 3-1 RFA)
  • 45 sélections en équipe de France, 18 buts

Parcours en clubs :

1941 à 1949 Noeux-les-Mines
sco_angers_918 1949 à 1951 SCO Angers
stade_reims_919 1951 à 1956 Stade de Reims
real_madrid 1956 à 1959 Real Madrid (Espagne)
stade_reims_919 1959 à 1967 Stade de Reims

Palmarès de Kopa

– En équipe de France

  • Demi-finaliste de la Coupe du Monde, 3ème au Mondial 1958

– En club   

  • 1953 : Champion de France (Reims)
  • 1955 : Champion de France (Reims)
  • 1956 : Finaliste de la Coupe d’Europe des clubs champions (Reims)
  • 1957 : Champion d’Espagne, vainqueur de la Coupe d’Europe des clubs champions (Real Madrid)
  • 1958 : Champion d’Espagne, vainqueur de la Coupe d’Europe des clubs champions, finaliste de la Coupe d’Espagne (Real Madrid)
  • 1959 : vainqueur de la Coupe d’Europe des clubs champions (Real Madrid)
  • 1960 : Champion de France (Reims)
  • 1962 : Champion de France (Reims)
  • 1966 : Champion de France de D2 (Reims)

Biographie de Raymond Kopa

Raymond Kopaszewski voit le jour le 13 octobre 1931 à Nœux-les-Mines. Fils de mineurs, il va tout faire pour échapper au destin de ses parents. Gamin, il monte une équipe de quartier avec ses potes et obtient rapidement une petite renommée dans la région. Cela ne l’empêche pas toutefois de descendre à la mine, expérience qui se soldera par un accident en octobre 1947, où il y laissera une partie de son pouce et son index. Recruté par l’équipe de Noeux-les-Mines, il remonte à la surface comme chaudronnier, le temps de son apprentissage footballistique… Il va participer au concours de jeunes footballeurs en 1949, où il se classera second derrière Jean Saupin. C’est là que tout commence.

Raymond Kopaszewski est en fait son nom de famille d’origine Polonaise. Ce talentueux footballeur est devenu célèbre sous le nom de Raymond Kopa. Dès l’age de six ans, Raymond Kopa se passionne pour le football et signe sa première licence à Noeux-les-Nimes en 1941 à l’age de dix ans.

Il travaillait alors dans le Nord de la France dans les mines avec sa famille. Le football permettait au jeune Raymond de s’évader de l’obscurité des fonds miniers et d’oublier le quotidien difficile que vivaient à l’époque des milliers d’habitants. A l’age de 18 ans, Raymond Kopa rêve de commencer une belle carrière dans un club du Nord de la France mais c’est finalement les dirigeants du SCO d’Angers qui l’engagent en 1949 pour deux saisons.

Son passage au SCO Angers

Kopa, bleus2

Bien évidemment Noeux-les-mines souhaite garder son joueur : 2 clubs sont sur les rangs, Angers et Reims. Kopa refuse l’offre d’Angers, attendant celle de Reims… qui ne viendra jamais. De guerre lasse, il accepte finalement de rallier Angers, où l’attend un contrat semi-pro et un poste d’électricien. Bien sûr, Raymond Kopa ne sera jamais électricien mais footballeur professionnel.

C’est à Angers que Kopaszewski sera raccourci en Kopa, l’œuvre de l’entraineur Camille Cottin : « Ce ne sera plus Raymond Kopaszewski, mais Raymond Kopa ! Cela sonne bien et se retient mieux ». Angers végète en D2 et rapidement Kopa s’affirme comme le meilleur joueur de l’équipe. Il mettra 7 buts la 1ère saison, artisan notamment d’une victoire contre Monaco. Mais Angers, termine péniblement 15ème et se fait sortir rapidement en Coupe, par les amateurs de l’AS Le Perreux. La saison suivante ne sera guère plus brillante pour le club du Maine. Raymond continue de briller mais tout seul… Meilleur buteur d’une équipe classée 14ème… Après 2 ans, il comprend rapidement qu’il vaut bien mieux que ça et demande à partir.

Le joyau du Stade de Reims

En 1951 l’entraîneur de Reims Albert Batteux est séduit par les qualités de Raymond Kopa. Il le recrute pour cinq saisons, le Stade de Reims est alors au sommet du football Français grâce à son football champagne.

En fait l’offre du Stade de Reims aura mis juste 2 ans à lui parvenir… Le transfert prendra d’ailleurs pas mal de temps, car Angers réclame un peu mois de 2M Frs et Kopa va d’ailleurs se faire remarquer en réclamant 500 000 Frs de Prime à la signature au lieu des 300 000 proposés

Non qualifié pour le premier match, il va profiter de l’absence de Pierre Sinibaldi pour s’imposer dans l’équipe et fera une grande saison.

Reims termine à la 4ème place du championnat en 1952. La saison suivante, avec l’arrivée de Léon Glovacki et Abraham Appel, il va occuper un poste de 9 et demi, qui lui ira comme un gant. L’attaquant hollandais mettra 30 pions dans la saison et lui 13 ! Reims survole le championnat et Kopa enlève son premier titre en 1953. La saison suivante, Reims se contentera de la 2ème place mais remportera la Coupe Charles Drago, consolante des éliminés précoce de la Coupe de France. Les Champenois remportent un nouveau titre lors de la saison 54-55 et se qualifie coupe la 1ère édition de la Coupe d’Europe, qui remplace la Coupe latine, réunissant les champions de France, d’Italie, d’Espagne et du Portugal.

La saison 55-56 marquera la fin de l’ascension pour le jeune Kopa. Eblouissant, il emmène son équipe en finale de la Coupe d’Europe après avoir sorti, Arhus, le MTK Hongaria et les Hibernians d’Edimbourg. Reims mènera même 2-0 contre le grand Real Madrid mais s’inclinera au final 4-3. Au sommet de sa gloire,

Kopa devient champion de France en 1953 et en 1955 grâce à ses qualités de dribble et son entente avec ses coéquipiers sur le terrain. Le Stade de Reims est finaliste de la Coupe d’Europe face au Real Madrid,

Raymond Kopa échoue dans cette finale mais devient le joueur Français le plus demandé dans le monde du football.Kopa attire les convoitises de tout le continent : le Milan AC et le Real se tirent la bourre pour signer le meneur français.. c’est le Real qui arrachera le joyau, en signant un chèque de 52 M Frs. Le Stade de Reims, grâce au montant de ce gros transfert, engage alors trois grands noms du football Français : Roger Piantoni, Jean Vincent et Just Fontaine.

La gloire et les titres avec le grand Real Madrid

Kopa, bleusAvec le Real, Kopa devra attendre que Di Stefano soit naturalisé espagnol pour pouvoir jouer. Positionné comme ailier droit, il sera replacé en avant-centre après une claque reçu contre le Barça (0-4).

A ce poste, il sera le grand artisan d’une victoire 5-0 contre l’Atletico Madrid mais Di Stefano œuvrera pour qu’il retrouve son poste d’ailier droit, malgré une réussite insolente… Avec le Real, Kopa va truster les titres. Sacré champion d’Espagne en 1957 et vainqueur de la Coupe d’Europe devant la Fiorentina, il vivra une saison 57-58 encore plus merveilleuse. Le Real sera de nouveau champion.

L’arrivée du hongrois Ferenc Puskas n’altère pas son temps de jeu. Il remporte également une nouvelle coupe d’Europe en 1958 avant de rejoindre les Bleus pour le mondial en Suède. Cette année sera la plus faste de sa carrière et il remportera le Ballon d’Or… Madrid souhaite faire signer le joueur pour 5 nouvelles saisons, mais Kopa, n’a pas envie de rester encore 5 ans à l’étranger. Il ne resigne que pour un an… Sa dernière saison se terminera à la seconde place mais avec une nouvelle coupe d’Europe. Le Real retrouve Reims en finale, et même si Kopa se fait discret, diminué par une blessure au genou consécutive à un accrochage avec Jean Vincent, les champenois ne peuvent rien faire contre l’invincible armada espagnole…

Au Real Madrid en 1956, Raymond Kopa joue avec les meilleurs joueurs de l’époque, Di Stefano, Puskas et Santamaria notamment, cette formation si talentueuse a permis au club Espagnol de remporter trois Coupes d’Europe de 1957 à 1959.

Retour en Champagne du génie Kopa

Kopa rentre donc en France et revient à Reims, le plus grand club français de l’époque. Il va assister à la chute lente du club… Pourtant, dès son retour, il glane un nouveau titre de champion de France. Monstrueux, Kopa signe sa meilleure saison avec 14 pions marqués. 3ème en 61, Reims sera de nouveau champion en 1962. Raymond Kopa sera d’ailleurs à l’origine du retour de son pote Léon Glovacki à Reims. La fin de carrière de Kopa sera plus chaotique.

Son caractère bien trempé le pousse à faire des déclarations à contre-courant de l’époque. Ainsi après s’être déjà fritté avec le sélectionneur Georges Verriest, sa déclaration Piquionniene avant l’heure « Les footballeurs sont des esclaves. Aujourd’hui, en plein XXe siècle, le footballeur professionnel est le seul homme à pouvoir être vendu et acheté sans qu’on lui demande son avis » lui vaut une suspension de 6 mois. Reims, qui a perdu son entraineur mythique Albert Batteux dispute la saison 63/64 fortement amoindri et glisse à la 17ème, synonyme de descente. Alors que le Racing Paris ou le Stade Français lui font les yeux doux, Kopa reste à Reims. Les champenois mettront 2 ans à remonter. A 35 ans, après avoir maintenu Reims dans l’élite, Kopa peut définitivement ranger les crampons…

Les années Bleus de la première grande génération

Raymond Kopa en Equipe de FranceLes relations entre Kopa et la sélection ne seront pas toujours roses, mais il restera comme la première grande star du foot français. De toutes les sélections de jeunes, il fait ses débuts en bleu le 5 octobre 1952 contre l’Allemagne à Colombes.

La France se qualifie pour la Coupe du Monde 54 et tombe dans le groupe du Brésil, que son statut de tête de série permet d’éviter. Malheureusement, les Tricolores, seront en dessous de tout. Battu par Les yougoslaves, non sans avoir eu une flopée d’occasion, la France tombe dès le premier tour en dépit de sa victoire sur le Mexique, Yougoslave et Brésiliens ayant fait match nul. Les critiques pleuvent et Kopa est notamment accusé de n’avoir joué que sur son pote Glovacki, qui a bouffé la feuille tout le match…

Raymond Kopa connaît sa première sélection en équipe de France en 1952 face à la RFA (3-1), Les Bleus disparaissent dès le premier tour du Mondial 1954 en Suisse mais on sent alors une belle équipe naître.

Après cet échec, Kopa restera chez les Bleus, jusqu’à son départ pour le Real. Il manquera donc les qualifs pour la Coupe du monde suédoise, la France ne sélectionnant que des joueurs évoluant dans le championnat domestique. Néanmoins, il va participer à la Coupe du monde 1958. Il mettra un peu de temps à trouver les automatismes avec ses partenaires, qu’il connaît pour la plupart, Reims formant l’ossature de l’équipe. La France tombe dans le groupe du Paraguay, de l’Ecosse et la Yougoslavie. Vainqueurs 7-3 des Guaranis, les Français perdent contre les Yougos et doivent battre les écossais pour se qualifier. Se sera chose faite, avec une courte victoire 2-1, les écossais manquant notamment un pénalty. Faciles vainqueurs de l’Irlande du nord en quart, les Tricolores vont tomber contre le Brésil de Pelé et Garrincha. La France revient de Suède avec une honorable 3ème place et Kopa a été très bon.

C’est surtout en 1958 que les Bleus brillent en Coupe du Monde, après une victoire éclatante face au Paraguay (7-3), les coéquipiers de Raymond Kopa échouent face au grand Brésil de Pelé (2-5) en demi-finales. Une troisième place obtenue face à l’Allemagne (6-3) et c’est la France qui fut la meilleure attaque du tournoi avec 23 buts, dont 13 réalisés par Just Fontaine.

La suite de la carrière en Bleu sera plus compliquée. Il va participer aux qualifications pour le premier Euro 1960 mais manquera la phase finale, blessé. La France échouera à se qualifier pour la Coupe du Monde 1962. Par la suite, ses rapports avec le nouveau sélectionneur Georges Verriest seront difficiles. Il rappelle Kopa par intermittence. A l’époque, Kopa est très affecté par la maladie de son fils, Denis, qui décède le 15 février 1963 d’un lymphosarcome. Transparent en bleu, il essuie les critiques de la presse et du sélectionneur.

Vexé, il rétorque « En ne jouant que du pied gauche, j’ai encore ma place en sélection. Je vais vous le montrer, pas plus tard que mercredi, en Coupe d’Europe contre Vienne. », ce qu’il fera en réalisant un excellent match. Les rapports entre les 2 hommes vont se tendre de plus en plus. Écarté puis repris sous la pression populaire, Kopa demande un entretien avec le sélectionneur la veille d’un match contre la Bulgarie. Cette entrevue tourne court et Kopa quitte le rassemblement.. il sera suspendu 3 mois et ne sera plus jamais appelé…

Raymond Kopa restera comme l’un des pionniers de la réussite du football Français, ses qualités de dribble et d’adresse face aux buts lui ont permis de briller en équipe de France, à Reims et au Real Madrid. Un grand nom que bon nombre de jeunes footballeurs ne doivent pas ignorer de nos jours.

Que devient Raymond Kopa ?

raymond-kopa-real-madridRaymond Kopa a toujours eu le sens du business. Dès 1954, il n’’hésite pas à commercialiser son nom pour des chaussures de foot. Après sa carrière, il va monter son business d’équipement sportif, le groupe Kopa. Il y travaillera jusqu’à sa retraite, en 1991.

Parallèlement, il poursuivra une carrière de vétéran, jusqu’à 70 ans. Resté au contact du monde professionnel, il participera au mouvement de fronde des joueurs qui aboutira à l’instauration du contrat à temps et fera même parti du Conseil fédéral entre janvier et juillet 1969.

Aujourd’hui, à la retraite, il vit entre Angers et sa résidence secondaire en Corse. Il commente occasionnellement les Coupes du Monde, comme pour celle de 2006, qu’il suivait sur son blog, en collaboration avec ESPN Classic

Témoin de son époque, il commente l’évolution de Reims et Madrid : L’explication est financière. Longtemps, la billetterie des matchs était partagée entre les deux équipes. Avec notre réputation, nous faisions le plein dans tous les stades où nous jouions et 40 % de cette manne tombait dans les caisses du club. C’était presque autant que ce que rapportaient les matchs à domicile. Jusqu’au jour où les dirigeants du football français ont instauré la règle du non-partage des recettes. L’équipe s’est retrouvée privée de sommes considérables. Ç’a été le début de la fin..

Copyright @Fanafoot

Fiche mise à jour en 2015