Christian LOPEZ

Christian Lopez était un libero de l’AS Saint-Étienne, célèbre pour ses tacles et son jeu de tête. Taulier de la défense, il sera l’homme des grandes heures vertes, avec son sauvetage sur Blokhine, point de départ de l’épopée. Après son séjour chez les verts, il est transféré à Toulouse et terminera sa carrière à Montpellier.

La fiche de Christian LOPEZ

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15 mars 1953
Défenseur

Parcours en clubs :

25x25xas-saint-etienne_910.png,qitok=d94hwmgx.pagespeed.ic.C2CsB0F0VD 1971 – 1982 AS Saint Etienne
25x25xtoulouse_fc_903.png,qitok=5AS5K9yr.pagespeed.ic.wV6J1qOrPJ 1982 – 1985 Toulouse FC
25x25xmontpellier_hsc_936.png,qitok=WcBDfUBH.pagespeed.ic.r3nrNOHwbW 1985 – 1986 Montpellier HSC

Palmarès de Christian LOPEZ

  • Champion de France : 1974, 1975, 1976, 1981 avec AS Saint-Étienne
  • Vainqueur de la Coupe de France 1974, 1975, 1977 avec AS Saint-Étienne
  • Finaliste de la Coupe d’Europe des clubs champions 1976 avec AS Saint-Étienne
  • Demi-finaliste de la Coupe du monde 1982
  • 39 sélections en équipe nationale

Biographie Christian LOPEZ

Sa carrière en club

urlNatif d’Algérie, Christian Lopez découvre la France avec l’indépendance algérienne. Ses parents s’installent au Cannet, la banlieue chic de Cannes. Tout jeune, il ne brille guère sur les bancs de l’école mais plutôt sur les terrains de Côte d’Azur où il flambe au club du Cannet-Rocheville, puis à l’AS Cannes.

En 1969, le destin frappe à la porte du jeune Christian sous a forme d’une visite de courtoisie de Pierre Garonnaire. Le boy-scout stéphanois a l’œil et fait venir Pépez dans le Forez. D’entrée Christian démontre ses qualités et remporte la coupe Grambardella. Il fait ses débuts pro à partir de la saison 71/72 et commence comme stoppeur. Les débuts sont assez délicats face aux grands attaquants « Au tout début de ma carrière, cela a été Josip Skoblar, de Marseille. Je jouais stoppeur et cela a été un de mes premiers matches en pro à Marseille et comme je le dis encore maintenant en rigolant : « Je le cherche encore ». ». Etre à Saint-Etienne à l’époque garantissait un titre chaque saison où presque : saison après saison, alors qu’il devient le libéro de l’équipe, il fait le doublé Coupe Championnat en 1974, puis est de nouveau champion en 1975 jusqu’à l’apothéose de 1976.

urlLa grande équipe des Verts réalise sa fameuse épopée au cours de laquelle Christian Lopez sera un des grands acteurs. En effet, en quart, les stéphanois ont perdu 2-0 Kiev et c’est dos au mur qu’ils affrontent dans un chaudron bouillant les coéquipiers d’Oleg Blokhine. Alors qu’il y a toujours 0-0 à l’heure de jeu, les ukrainiens partent en contre. Blokhine efface Janvion, puis Lopez et se présente face à Curkovic alors que Pépez revient à grandes enjambées. Et là l’ukrainien commet le péché d’orgueil : il tente d’effacer une seconde fois le libéro stéphanois qui lui subtilise le cuir. Sur la contre-attaque, Hervé Revelli marque et les verts passent 3-0 grâce à Cap’tain Larqué. La suite on la connaît, les poteaux carrés, tout ça… les verts connaissant une première fin de cycle et les jeunes piaffent d’impatience dans un club où la valeur travail avait un sens tout particulier : « Nous, de toute façon, c’était clair : sérieux, rigueur, travail et après concurrence. On était un groupe de jeunes, il y avait juste 3 ou 4 anciens, comme Ivan Curkovic, Oswaldo Piazza, Jean-Michel Larqué, Georges Bereta, Hervé Revelli. On était pratiquement 2 joueurs par poste. Herbin avait installé une concurrence qui faisait que l’on était toujours à 100%, même aux entraînements. » Le départ de ces cadres sera fatal aux verts malgré les arrivées de joueurs aussi talentueux que Michel Platini, Jacques Zimako ou Johnny Rep. Le Saint-Etienne paillette gagnera tout de même le titre en 81 mais perdra la finale de la Coupe face à Bastia.

La grande époque des verts permettra à Christian Lopez de se faire une place en équipe de France où il devient le libéro officiel de la défense. En compagnie de Marius Trésor il forme une charnière solide mais trop naïve pour espérer quoi que ce soit la Coupe du Monde 78. Après l’échec de l’Euro 80, la faute à une absence de gardien valable à cette époque, il est également du voyage en Espagne. Il y jouera la quasi-totalité des matchs, jusqu’au drame de Séville. « Si 6 ou 7 joueurs avaient joué à l’époque à l’étranger, on ne perdait pas ce match, c’est clair. Je pense que cela a fait du bien et que l’EDF était une grande équipe et qu’il y avait du manque d’expérience. Mener 3-1 dans les prolongations, on n’aurait jamais du se faire remonter. Ce score inversé, on n’aurait pas accroché les Allemands. Donc, on a manqué d’expérience de ce côté là et en 1998, l’équipe était très bonne techniquement, comme nous peut-être mais avait une forte expérience internationale. » L’anecdote au sujet de ce fameux match : « En fait, j’étais le septième tireur. Maxime Bossis a raté malheureusement et j’étais le suivant. ».

urlEn 82, il quitte Saint-Etienne et sa caisse noire pour le TFC avec en ligne de mire l’euro 84 pour lequel il aurait eu 31 ans. Alors qu’il poursuit sur sa lancée réalisant 2 honorables saisons, il disparaît de la sélection au profit d’Yvon Le Roux et de Jean-François Domergue avec qui il joue, son plus grand regret : « Dans mon objectif, c’était d’arriver au championnat d’Europe des Nations en 1984, à l’âge de 31 ans. J’ai regretté car en 1982, j’ai signé 3 ans à Toulouse et j’avais fais certainement la meilleure saison de ma carrière. Je n’ai plus été sélectionné en équipe de France et c’est mon seul regret au niveau international, car je pense que j’avais encore ma place dans l’équipe. J’avais les capacités à aller jusqu’en 1984. Après 1984, cela aurait été plus dur, à 31 ans. »

Après 3 ans en Haute Garonne, il passe une dernière saison du côté de Montpellier avant de ranger ses crampons.

Que devient Christian LOPEZ?

Christian Lopez est revenu dans sa région d’adoption, au Cannet. Il va se consacrer au Football à l’AS Cannes où il fait de la formation. Il porte un regard très lucide sur l’évolution du foot et des mentalités : « Depuis plusieurs saisons, l’argent n’est pas fait pour aider. A partir du moment qu’il y a eu la hausse des salaires – 1986 – avec des salaires exorbitants, les joueurs  » moyens  » ou même très moyens se sont comparés à des joueurs de haut niveau avec des gros salaires, ce qui expliquent la hausse très importante des salaires. D’ailleurs, quand on veut recruter un joueur, selon l’argent que l’on va mettre, on aura tel type de joueur qui aura tel niveau. Maintenant, tout passe par l’argent et la valeur du joueur arrive en second. Je le vois avec les jeunes dans les centres de formation, pas spécialement à Cannes, tous les jeunes ont tout. Qu’est-ce que vous voulez qu’ils se bougent le « cul  » pour s’imposer, pour être titulaires. Et puis, ils ont tous un manager. Si cela ne va pas dans un centre de formation, c’est l’entraîneur ou le formateur qui n’est pas bon bien évidemment ou qui est chiant car il est toujours derrière le joueur puis on les sort de là et on les met dans une autre structure. L’argent et les managers ne sont pas fait pour aider les joueurs et notamment les jeunes joueurs. »

En 2004, il reprend en main le club du Canet Rocheville qui fait monter de Promotion d’honneur à la DH. Aujourd’hui il a pris du recul est entraineur général du club, sorte de manager à l’anglaise en version amateur. Parallèlement, pour assurer sa pitance il est employé au service des sports de la mairie du Cannet.

Enfin, on a pu voir que sa moustache s’était épaissie avec le temps en Coupe de France , sur Eurosport, où il est consultant mi-temps voire moins…